Cela fait maintenant cinq mois que P. Diddy est incarcéré au centre de détention métropolitain de Brooklyn, dans l’État de New-York. Le 16 septembre 2024, le producteur a été interpelé à Manhattan et inculpé pour trafic sexuel, extorsion et transport de personnes à des fins de prostitution. Des charges pour lesquelles il a plaidé non-coupable, alors qu'il risque la prison à vie. L'information, qui a secoué le monde de l’industrie musicale, a néanmoins fait se délier les langues.
En effet, quelques jours plus tard, l’avocat texan Tony Buzbee a annoncé représenter 120 personnes, hommes et femmes, qui accusent P. Diddy de les avoir agressées sexuellement, leur faisant miroiter une carrière dans le monde du showbiz. "Je veux me concentrer sur l'âge de ces victimes. Lorsque nous parlons de l’âge de ces victimes au moment des faits, c’est choquant", a déclaré Me Buzbee, lors d’une conférence de presse.
Parmi ses clients, 25 d'entre eux affirment qu’ils étaient mineurs au moment des faits. D’ailleurs, la plus jeune victime présumée était âgée de 9 ans lorsqu’elle aurait été abusée par la star. "Cet individu aurait été agressé sexuellement par Sean Combs et plusieurs autres personnes du studio avec la promesse à ses parents et à lui-même d'obtenir un contrat", a affirmé Tony Buzbee.
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Un dossier trop chargé ?
Clamant son innocence, P. Diddy a fait trois demandes de liberté conditionnelle. Mais elles ont toutes été rejetées par la justice américaine, craignant qu'il ne quitte le territoire, au vu de ses moyens financiers. Alors que son procès doit s’ouvrir le 5 mai 2025, Sean Combs, de son vrai nom, vient de connaître un nouveau coup dur. Anthony L. Ricco, l’un de ses avocats, a informé qu’il renonçait à assurer sa défense :
Bien que j'aie fourni à Sean Combs le haut niveau de représentation juridique attendu par le tribunal, je ne peux, en aucun cas, continuer à servir efficacement d’avocat à Sean Combs.
A déclaré l’homme de loi dans sa demande de désistement, déposée ce vendredi 21 février.
Anthony L. Ricco a fait savoir qu’il s’était entretenu au préalable avec Mark Agnifilo, l’avocat qui dirige l’équipe juridique du rappeur, et a ajouté qu’il n’avait pas l’intention d’expliquer en détail les raisons de sa décision, évoquant le secret professionnel. Il a également indiqué que les procureurs étaient conscients de la situation et que son départ n’aura aucune incidence sur la date de début du procès de son ancien client.
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Un homme en disgrâce
C’est fin 2023 que les autorités ont commencé à s’intéresser d’un peu plus près à P. Diddy, lorsque son ex, la chanteuse Cassie, l’a accusé de violences physiques, sexuelles et psychologiques. Celle qui s'apprête à accueillir son troisième enfant a révélé que le fondateur de Bad Boys Records l’avait fait tomber dans un "cycle d'abus, de violence et de trafic sexuel" durant leurs treize ans de relation :
Après des années dans le silence et l'obscurité, je suis enfin prête à raconter mon histoire et à parler en mon nom, pour les autres femmes, confrontées à la violence et aux abus dans leur relation.
Avait-elle écrit dans un communiqué, qui avait agité les réseaux sociaux.
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Sa démarche aura alors incité des centaines d'autres victimes présumées à prendre la parole. Mais si les deux parties ont fini par trouver un accord à l'amiable, P. Diddy était cependant loin de se douter qu’il n’en avait pas fini avec la justice.