April Benayoum se présente comme une jeune femme naturelle de 22 ans. Elle a fait des études de commerce dont un BTS de commerce international et un bachelor en marketing. Un parcours tout à fait normal.
Mais, lors de l'élection de Miss France 2021, le samedi 19 décembre 2020, elle dévoile ses origines.
J’ai moi-même des origines assez variées : ma mère est serbe-croate, et mon père israélien-italien.
Un déferlement de haine sur les réseaux sociaux
La réaction sur les réseaux sociaux ne se fait pas attendre. Beaucoup de personnes expriment leur haine pour la communauté juive. Autant de propos qui animent la toile et qui perturbent la nomination de la Miss France 2021. En effet, les messages partagés sur Twitter sont très violents.
April Benayoum et Amandine Petit sont alors à égalité. Dans ce contexte-ci, les votes du public sont pris doublement en considération. Miss Normandie est élue.
Des propos injurieux envers April Benayoum qui amènent à saisir la cour de Justice
Suite à cet événement, Miss Provence continue à recevoir de sérieuses menaces sur les réseaux sociaux. De grands politiciens, comme le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, ou même Renaud Muselier, président de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, la soutiennent. Marlène Schiappa finit, de son côté, par saisir la cour de justice au titre de l'article 40 du Code de procédure pénale, juste après cette émission.
Mais, depuis rien ne bouge réellement. Il aura fallu alors attendre le 18 mai dernier, soit mardi, pour que le parquet de Paris annonce que 9 personnes sont en garde à vue. Celles-ci viennent de différentes régions : Bouches-du-Rhône, de la Seine-Saint-Denis, du Val d’Oise, de la Sarthe, de l’Ain, du Bas-Rhin et du Rhône. Les ordinateurs et portables de ces auteurs ont été saisis et passés au crible pour trouver des preuves suffisantes.
Ainsi, ce n'est pas un département qui a été touché, mais bien sept départements au total. Ce qui montre un véritable problème national par rapport au respect des origines d'autrui. Noémie Madar, présidente de l'Union des étudiants juifs de France, révèle sur Brut :
Le simple mot Israël suffit à assigner une personne en tant que juive et à provoquer un torrent de haine antisémite.
Sur les neuf personnes, une seule est mineure. Ainsi, le tribunal convoque ces huit autres personnes le 22 septembre prochain. Ils seront jugés pour injures publiques et pourraient être sanctionnés d'un an de prison et 45 000 euros d'amende. Concernant le mineur, le parquet de Poitiers s'en charge.
Une première analyse des décisions prises par la cour de justice
Cependant, pour Jean Veil, l'avocat d'April Benayoum, c'est insuffisant. Interviewé par RTL, il explique que les sanctions prévues ne sont pas assez efficaces. Il a donc engagé une procédure civile pour condamner Twitter. Il pense que ceci pourrait amener les plateformes numériques à faire plus attention à ce qui est publié.
Seules des sanctions financières significatives pourront contraindre les plateformes numériques à mettre en place des algorithmes efficaces pour empêcher la publication de tel propos.
Cette histoire montre bien que les réseaux sociaux peuvent mettre le doigt sur de véritables déviances. Ainsi, il serait intéressant qu'ils ne soient pas utilisés uniquement pour déverser de la haine, mais que ce soit de véritables outils pour la Justice.