“Scandalisé”, Calogero n’a pas apprécié que Jordan Bardella utilise sa musique lors d’un meeting. Lundi 3 juin 2024, il a menacé de le poursuivre en justice.

Le coup de gueule de Calogero

Les personnalités politiques utilisent souvent des chansons célèbres lors des meetings. Certains choisissent de les passer au moment de leur entrée dans la salle, d’autres préfèrent à la fin. Le 2 juin dernier, c’est en clôturant son discours que Jordan Bardella a diffusé une chanson de Calogero. En effet, pour mettre fin à sa prise de parole, il a choisi le titre 1987. Un choix qui n’a pas plu au chanteur.

En colère contre le président du Rassemblement national, l’artiste de 52 ans a poussé un coup de gueule sur les réseaux sociaux. Il a posté sur Instagram un message virulent dans lequel il fait part de son mécontentement.

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Calogero @JOEL SAGET/AFP

En effet, le papa de Romy n’a pas apprécié que le politicien utilise son tube pour ses besoins professionnels. De ce fait, il dénonce une atteinte aux droits d’auteur. À aucun moment, je n’ai donné une quelconque autorisation d’y diffuser ma musique. J’affirme que jamais je ne l’aurais donnée”, écrit-il dans sa publication.

Dans la suite de son post, le quinquagénaire précise que sa chanson n’a pas été composée pour le cadre politique. S’il l’a sorti, c’est uniquement pour son public. Ainsi, le chanteur s’oppose fermement à l’utilisation de sa musique à des fins politiques. “Paul Ecole, auteur du texte “1987” et moi-même, déplorons une grave atteinte à notre droit moral dès lors que mon œuvre est associée à un discours politique”, a-t-il expliqué. Avant de conclure : 

Je me réserve le droit de donner toute suite judiciaire à cette affaire.

Ce que dit la loi

Apprendre que l’une de ses chansons a été utilisée en politique a "scandalisé" Calogero. Il déplore un manque de considération, et accuse Jordan Bardella d’avoir enfreint la loi.

Comme l’a expliqué Pierre Lautier, avocat spécialisé en droit d'auteur, à l’AFP, les partis politiques ne peuvent pas utiliser une chanson sans l’accord de son propriétaire. Dans ce cas, même s’ils disent être en règle avec la Sacem, sans cet accord, il lui est impossible de faire comme bon lui semble. L’avocat précise : 

En droit français, un artiste peut faire valoir qu'il n'avait pas prévu d'être associé à une idéologie politique.

En cas de manquement, les avocats du propriétaire de la chanson peuvent entamer une action en justice. Par conséquent, le parti politique qui a commis le délit, lui, peut avoir à se justifier devant un tribunal.