Depuis maintenant quatre mois, Sébastien Cauet est au cœur d’une affaire qui pourrait bien mettre un terme à sa carrière. En novembre dernier, des rumeurs concernant son prétendu comportement plus que déplacé envers la gent féminine sur son lieu de travail ont commencé à circuler sur la Toile. Finalement, ce sont quatre jeunes femmes qui ont porté plainte contre Cauet, pour "agression sexuelle", "viol", et "viol sur mineure", avant qu’une cinquième supposée victime ne se manifeste en février dernier.

Peu après les premiers dépôts de plainte, NRJ a pris des mesures radicales et a décidé d’écarter de l’antenne son animateur phare le 22 novembre 2023. Une décision que Cauet a d’abord accepté à contre-cœur, avant de faire machine arrière. Aussi a-t-il décidé de saisir le tribunal de commerce de Paris pour solliciter son retour à l’antenne de la station de radio.

Ce lundi 18 mars 2024, la cour a examiné l’assignation de Sébastien Cauet, afin de juger si un homme mis en cause pour des faits de viols et d’agression sexuelle peut continuer à animer une émission au "ton badin et humoristique".

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Sébastien Cauet @ DR

Il a attendu mais finalement, il a dû se séparer de 24 salariés avec qui il fabriquait cette émission. Il ne peut pas mettre en péril sa société comme ça.

A plaidé Frédéric Lamoureux, qui défend les intérêts du compagnon de Nathalie Dartois.

Deux parties irréconciliables

Faute d’avoir pu trouver un accord avec son employeur quant à son retour sur la station, Cauet demande à présent à être indemnisé pour rupture abusive de contrat. S’il reconnaît avoir proposé à NRJ de ne pas prendre l’antenne lorsque les accusations ont émergé sur la Toile, il assure qu’il aurait pu revenir dès le lendemain. Seulement, NRJ ne l’entendait pas de cette oreille :

Le groupe NRJ n'est pas masochiste. Cauet apporte 44% de l'audience quotidienne. Mais il ne peut plus continuer comme avant. Nous aussi, nous sommes victimes de cette situation.

A fait valoir Thierry Malembert.

L’avocat du groupe NRJ a également évoqué les pertes financières auxquelles s’exposait son client, en citant les annonceurs qui menaçaient de mettre un terme à leur contrat si Cauet était maintenu à l’antenne. Et aussi une municipalité qui devait l’accueillir pour une émission délocalisée, qui, au vu des circonstances actuelles, aurait pu constituer un risque de trouble à l’ordre public.

M. Darmanin a été accusé par une femme, ça a duré sept ans ! M. Besson a été accusé par une femme, ça a duré cinq ans. Là, M. Cauet est accusé par cinq femmes. Cela va durer très longtemps. Et à chaque rebondissement médiatique, que va-t-on faire à l'antenne ?

Thierry Malembert a poursuivi en rappelant que l’émission animée par Cauet (15h/19h) s’adressait à un public jeune et surtout, féminin à 55%. Ce qui n’est apparemment pas un problème pour le plaignant : "En 2011, pendant trois mois, j’ai enregistré mes émissions. Je pourrais le faire pour éviter le trouble", s’est-il défendu.

Une somme colossale

Au-delà du préjudice moral, l’enjeu de cette audience est également financier. En effet, Be Aware Groupe, la société de production de Sébastien Cauet, est liée au groupe NRJ12 jusqu’en 2026, pour un confortable montant d’1,5 million d’euros par an. Alors, NRJ va-t-elle devoir débourser cette somme en guise d’indemnités ?

Après un peu plus de deux heures d’audience, le tribunal rendra son verdict le 7 mai prochain. En sortant de la salle, Cauet s’est contenté de déclarer qu’il souhaitait continuer à vivre de sa passion, à savoir, faire de la radio : "Que ce soit sur NRJ ou ailleurs…", a-t-il indiqué.

Le quinquagénaire n’en a pas fini avec la justice. Celui qui s’est dit "dévasté" par toute cette histoire et victime d'un "complot" a porté plainte pour "tentative d’extorsion de fonds en bande organisée" et "faux et usage contre personne non dénommées", puis pour "dénonciation calomnieuse".