L’avenir politique de Marine Le Pen est-il compromis ? Ce lundi 31 mars 2025, l’ancienne présidente du Rassemblement national était jugée au tribunal de Paris avec 25 autres co-prévenus, dans le cadre de l’affaire des assistants parlementaires européens. Reconnue coupable de détournement de fonds à l’instar de huit autres députés, Marine Le Pen a écopé d’une peine de quatre ans de prison, dont deux ferme, à effectuer sous bracelet électronique.
La tante de Marion Maréchal a également été condamnée à cinq ans d’inéligibilité avec exécution provisoire, c’est-à-dire, immédiate. Un verdict auquel elle s’est empressée de faire appel mais un véritable coup dur pour celle qui, d’après les sondages, est la candidate favorite des Français aux prochaines élections présidentielles de 2027. Car même en cas d’un jugement plus favorable en appel, le calendrier semble compliqué pour sauver la candidature de Marine Le Pen, au vu de la lenteur de la justice.

Marine Le Pen bien entourée
Si plusieurs personnalités de gauche se sont réjouies de la sanction, rappelant que personne n’était au-dessus des lois, Marine Le Pen a reçu le soutien de nombreux responsables politiques français, mais aussi de l’extrême-droite européenne. Comme Giorgia Meloni, la présidente du Conseil des ministres italien ou bien Viktor Orban, le Premier ministre hongrois, qui ont crié à l’injustice, estimant que cette condamnation était antidémocratique.
"Ils n’arriveront pas à faire taire la voix du peuple français", a averti Santiago Abascal, chef du parti espagnol Vox. Geert Wilders s'est, quant à lui, dit "choqué" par un jugement "incroyablement sévère". Cependant, le leader du PVV (Partij voor de Vrijheid, Parti pour la liberté) reste confiant. "Je suis persuadé qu'elle gagnera en appel et qu'elle deviendra présidente de la France", a-t-il écrit sur son compte X.
L’affaire a fait réagir jusqu’en Russie, qui a dénoncé une "violation des normes démocratiques". "Nos observations de ce qui se passe dans les capitales européennes montrent qu'on ne se gêne pas du tout là-bas pour dépasser le cadre de la démocratie lors d'un processus politique", a déclaré Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin. Et un célèbre animateur partage visiblement le même avis, comme il l’a fait savoir quelques heures après l’annonce de la condamnation de Marine Le Pen.
"Il se passe quelque chose"
Au micro d’Europe 1, Cyril Hanouna n’a pas mâché ses mots pour déplorer la décision de justice à l’encontre de Marine Le Pen. "La première chose qui me vient en tête, c’est "ils l’ont fait". (…) J’ai l’impression que la justice, avec nos politiques, sur certaines décisions, on tourne la roue et on ne sait pas ce qui va arriver", a-t-il lâché dans son émission de radio, On marche sur la tête.
Et de rappeler le cas de l'ancien président de la République, qui risque jusqu'à sept ans de prison ferme pour son rôle dans l’affaire du financement libyen :
Y a eu Nicolas Sarkozy la semaine dernière… C’est dramatique… Marine Le Pen, cette semaine… Excusez-moi, il se passe quand même quelque chose. Et il se passe quelque chose de grave en France. Et je pense que les Français s’en rendent compte. Et quand je dis, à chaque fois, que le prochain président ne pourra rien faire s’il ne bouscule pas toutes les institutions, je faisais également référence à cela. Et aujourd'hui, on le voit bien.
Se disant inquiet pour l'avenir du pays, Cyril Hanouna a le sentiment que "c'est extrêmement grave ce qu'il se passe" :
J'ai peur pour mon pays. Je trouve que la France est en train de prendre un tournant qui est tout, sauf ce que veulent les Français. Aujourd’hui, je le redis : ou y a un mec qui renverse tout ou bien ça va être de pire en pire. (…) On est quand même dans une séquence qui fait peur. La justice a tous les pouvoirs.
Reçue hier soir sur le plateau du journal de 20 heures de TF1, Marine Le Pen a promis qu'elle n'allait "pas {se} laisser éliminer" et a regretté que l'État de droit ait, selon elle, été "totalement violé".
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