Les fans de Gad Elmaleh ont de quoi se réjouir. En effet, l'humoriste de 53 ans est actuellement en tournée avec son tout nouveau one-man show, sobrement intitulé Lui-même. Encore une fois, ce vétéran du rire y évoque de nombreux sujets, parfois très personnels et toujours sous couvert d’humour, parfois caustique.
À cette occasion, Gad Elmaleh a accordé une interview au magazine Version Femina, au cours de laquelle il est revenu sur ce nouveau projet un peu plus en détails. À commencer par la manière dont ce septième spectacle avait vu le jour. "L'idée m'est venue en me baladant dans les comedy clubs, où je testais chaque soir des sketchs aux côtés de la jeune génération de 'standupers'". En succédant, sur scène, à Roman Frayssinet, j'ai compris que ma notoriété et mon savoir-faire ne suffiraient pas, car ils sont dépassés", a confié celui qui a avoué être "sapiosexuel". Aussi a-t-il décidé de revoir son jeu.
Une nouvelle approche
Face à ce constat, Gad Elmaleh a donc choisi de s'armer d'appuis solides, prenant exemple sur des champions du tennis :
Comme pour passer du tennis de McEnroe à celui de Nadal, il fallait trouver un nouveau rythme et être plus efficace. Pour cela, je devais véhiculer du sens, de l'acuité, et comme la créativité et la profondeur de Roman m'inspiraient, je lui ai demandé de m'aider à aiguiser mon regard.
A-t-il continué.
Dans ce nouveau show, Gad Elmaleh a voulu aborder pour la première fois des sujets considérés comme tabou en France, notamment en ce qui concerne le rapport à l’argent. "Pour la première fois, je parle d'argent. C'est une notion qui engendre à la fois la peur et le rêve, l'envie et le dégoût", a-t-il expliqué. Et d’ajouter qu’il "raconte comment on peut cacher le prix des choses à nos parents en fonction de l'éducation reçue" :
En France, il y a deux grands sujets tabous : l'argent et la religion.
A estimé le papa de Noé et Raphaël.
D’ailleurs, pour lui, "le sexe n'en est plus un depuis longtemps" :
Quand les Américains le taisent ou l'abordent de manière assez trash, nous, nous sommes capables d'évoquer la chose sans ricaner, voire de manière assez sophistiquée. Mais moi, si j'en parle dans mon nouveau spectacle, c'est uniquement pour contredire ceux qui me disaient : '"Ce qu'il y a de bien avec vous, c'est que l'on peut venir vous voir en famille, car vous ne parlez pas de sexe !".
Un héritage lourd à porter ?
Face à son public, Gad Elmaleh s’est également confié sur sa rencontre avec l’ancien pape Benoît XVI, qu’il raconte avec humour :
Je la décris de la même manière que la visite de ma mère au palais de Monaco : "J’ai pu intégrer ce lieu très fermé, il faut que je vous raconte !".
Et d’indiquer qu’il s’agit d’"un procédé comique que les Anglo-Saxons appellent a fish out of water (un poisson hors de l’eau, NDLR) et qui révèle, {le} concernant, le fameux syndrome du blédard".
Mais vous savez, comme le blond, ce n'est qu'un concept, car on est tous le blédard de quelqu'un. Chez moi, ce complexe a toujours existé et, pendant des années, en faisant des courses, j'avais beau payer et prendre le ticket, je craignais toujours que les portiques de sécurité ne sonnent.
S’est-il souvenu.
En 2021, l’ex de Charlotte Casiraghi revenait déjà sur ce sentiment qu’il a parfois de ne pas se sentir à sa place, malgré son succès : "C’est plus une observation sur moi et moi qui me trimballe dans plusieurs univers. Il y a Monaco, il y a les États-Unis, l’arrivée en France et la paternité. Monaco, ça fait partie d’un moment de ma vie qui est vrai, mais je raconte plus mon inadaptation que je me moque de la famille princière", déclarait-il sur les ondes de RTL.
Et de conclure :
Ce que j’essaye d’expliquer aux gens, c’est qu’il n’y a pas un monde qui est mieux que l’autre. Ils se complètent (…) Mais j’aime jouer de ça, j’aime bien faire le blédard, j’aime bien montrer que je suis inadapté, ça fait un peu de comédie.
En témoigne le personnage de Chouchou, qu’il a longtemps interprété sur scène avant d’en faire le personnage principal d’une comédie du même nom, réalisée par Merzak Allouache et sortie en 2003.
Issu d’une famille juive séfarade, Gad Elmaleh est né au Maroc en 1971, à Casablanca. Dès son plus jeune âge, il fait ses premiers pas sur scène aux côtés de son père, le mime David Elmaleh, qui lui a transmis le goût du spectacle. En 1988, alors âgé de 17 ans, il s’installe au Québec, pour poursuivre des études en sciences politiques à l’Université de Montréal. Six ans plus tard, il arrive à Paris pour s'inscrire aux cours Florent et deviendra par la suite l’assistant du regretté Élie Kakou.