C’est une suite qui était très attendue. Vingt-quatre ans après les aventures de Maximus, incarné par Russell Crowe dans le film Gladiator, les spectateurs vont pouvoir suivre les péripéties de son fils Lucius, interprété par Paul Mescal et fruit de ses amours avec Lucilla, la sœur de l'empereur Commode. La première mondiale du nouveau film de Ridley Scott a eu lieu le 13 novembre dernier, à Londres, en présence du roi Charles III, qui a fait le déplacement sans son épouse. Denzel Washington a fait une entrée remarquée aux côtés de Paul Mescal, Pedro Pascal, Connie Nielsen ainsi que le réalisateur Ridley Scott.
Comme l’exige la tradition, les stars du film ont d’abord salué Charles III, avant de rejoindre la salle de projection. Cependant, celui qui prête ses traits à Macrinus, un ancien esclave affranchi et assoiffé de pouvoir, a quelque peu perdu ses moyens lorsqu’il s’est retrouvé face au père des princes William et Harry.
Ignorant le protocole britannique, Denzel Washington a d'abord hésité sur l’attitude à adopter dans une telle situation. Nerveux, il a alors lancé à Charles III : "Je ne savais pas si j’étais censé vous prendre la main, l’attraper ou non ?". Un petit moment de gêne qui s’est conclu dans un éclat de rire et une franche poignée de main entre les deux hommes. Charles III n'a d'ailleurs pas manqué de féliciter Denzel Washington pour l'ensemble de sa carrière.
Les révélations de Denzel Washington
Promotion oblige, Denzel Washington enchaîne les interviews et a révélé au cours de l’une d’entre elles qu’une scène du film avait été coupée au montage : "Ils l’ont coupée parce que je pense qu’ils se sont dégonflés. (…) J’ai embrassé un homme à pleine bouche, mais je présume qu’ils n’étaient pas encore prêts pour cela", a balancé l’acteur de 69 ans auprès de Gayety.
Et de poursuivre, non sans ironie :
Bon, j’ai tué l’autre personnage environ cinq minutes plus tard, parce que c’est Gladiator. C’est le baiser de la mort.
Quoi qu’il en soit, Denzel Washington n’a pas su expliquer pourquoi Ridley Scott a pris cette décision. Cependant, interrogé par le Variety, le réalisateur a quant à lui indiqué : "Ca n'est pas arrivé"... Veut-il éviter de déclencher une nouvelle polémique ?
Un choix qui ne fait pas l’unanimité
En 2023, Netflix s’était attiré les foudres du public en choisissant une actrice noire pour incarner Cléopâtre, dans sa série documentaire La Reine Cléopâtre. De nombreuses voix s'étaient élevées pour rappeler que la pharaonne était d’ascendance grecque et macédonienne. Il en fut de même en 2021, lors du lancement de la mini-série Anne Boleyn, troisième épouse du roi Henri VIII, dont le rôle a aussi été interprété par une actrice noire. Et Denzel Washington n’a pas non plus échappé aux critiques.
Car au-delà des approximations historiques liées à sa supposée activité de marchand d’esclaves, beaucoup ont tenu à rappeler que Macrinus était avant tout Berbère, originaire d'Afrique du Nord, plus précisément de l'ancien royaume de Numidie. Son histoire a donc été adaptée pour les besoins du film et s’éloigne du personnage historique.
D’après Courrier International, plusieurs plaintes ont été déposées au parlement tunisien, appuyées par le député Yassine Mami, qui a affirmé :
Il y a un risque de falsification de l’histoire : nous devons prendre position sur ce sujet.
Le politicien s’est également exprimé dans le journal tunisien francophone La Presse, en indiquant que la représentation de Macrinus en tant qu’Africain noir serait "selon les Tunisiens et de nombreux observateurs, une erreur historique".
Un avis bien tranché qui n'est toutefois pas partagé par Hayet Ketat-Guermaz, qui a rappelé qu'il s'agit avant tout d'"une fiction" :
C’est leur droit (Netflix, NDLR) de faire ce qu’ils en veulent. Hannibal est un personnage historique et nous sommes tous fiers qu’il ait été tunisien. Mais que pouvons-nous faire ? (…) J’espère qu’ils décideront de tourner au moins une séquence du film ici (en Tunisie, NDLR) et que le film sera rendu public. Nous voulons que la Tunisie redevienne un lieu de tournage de films étrangers.
Avait déclaré la ministre tunisienne de la Culture.