Elle est devenue la figure de proue du mouvement #MeToo dans le cinéma français. Dans un entretien au magazine ELLE, en décembre dernier, Judith Godrèche était revenue sur ses premiers pas en tant que comédienne. Et elle avait ainsi révélé sa relation d'"emprise" avec le réalisateur Benoît Jacquot. Une liaison connue et plutôt approuvée dans le milieu du 7e art.
L’héroïne du film Les Mendiants, sorti 1988, ne comptait pas en rester là. Après avoir dénoncé les abus qu’elle avait subis à l’âge de 14 ans, la mère de Noé et Tess a saisi la justice. En effet, elle a porté plainte contre le cinéaste pour viols sur mineure. L’actrice et réalisatrice de 52ans reproche également à Jacques Doillon des faits similaires.
"Je reçois à l'instant mon avis préalable de mise en examen"
Judith Godrèche était également au casting du film La fille de 15 ans (1989). Elle y incarnait Juliette. De son côté, le réalisateur jouait également le personnage de Willy, un père de famille tombé amoureux de la petite amie de son fils Thomas. Le cinéaste aurait alors volontairement modifié le scénario du long-métrage dans l’objectif de tourner une scène intime avec l’adolescente.
Plus de trente ans après le tournage du film, la quinquagénaire accuse le réalisateur d’avoir abusé d’elle. Des faits que ce dernier nie catégoriquement. Et son avocate, Me Marie Dosé, entend bien défendre son client, notamment en invoquant les délais de prescription.
De plus, Jacques Doillon avait décidé de riposter en février dernier suite aux révélations de Judith Godrèche. Comme l’explique Le Parisien, "les mises en examen sont automatiques dans le cadre des procédures en diffamation". Et c’est en story Instagram que la comédienne s’est ainsi exprimée sur la situation.
Quand tu pleures chez toi après avoir reçu un avis de mise en examen pour diffamation lié à la plainte déposée par ton agresseur, que le plombier va sonner d’une minute à l’autre pour réparer la chaudière, que t’essaies d’être bonne actrice et de faire comme si de rien n’était.
Judith Godrèche dénonce les agissements de l’avocate de Jacques Doillon
Dans une autre story Instagram, celle qui a répondu aux propos de Fanny Ardant sur le mouvement #MeToo a révélé les manigances de l’avocate du réalisateur. Me Marie Dosé aurait en effet chargé "quelqu'un pour surveiller" son compte Instagram. De plus, celle-ci aurait envoyé "des avertissements" à sa propre avocate, suite au dépôt de plainte pour diffamation.
"Comme c’est étrange dans le fond d’imaginer être dans cette ligne de mire", a-t-elle confié. Il appartient désormais au tribunal correctionnel de trancher sur cette procédure en diffamation.