Ceux qui ont fêté le passage à la nouvelle année au Yaya, le restaurant du chef Juan Arbelaez, s'en souviendront longtemps. En effet, durant la nuit de la Saint-Sylvestre, la police a mis fin aux festivités dans l'établissement situé dans le XIXème arrondissement de la capitale de manière particulièrement agressive, si l'on en croit les déclarations des personnes présentes sur place. Comme l'a rapporté Le Point, c'est peu après 2 heures du matin que les affrontements ont eu lieu dans le restaurant qui appartient au mari de Laury Thilleman.
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Le 29 décembre dernier, le préfet de police Didier Lallement a décrété que les restaurants, brasseries et bars avaient l'obligation de fermer à 2 heures du matin, en plus d'interdire à leur clientèle de danser. Mais en cette soirée du Nouvel An, le Yaya était encore ouvert 15 minutes après l'horaire de fermeture. La police s'est donc rendue sur place pour faire respecter la mesure du préfet.
Une intervention qui dégénère
Les policiers auraient pressé les employés d'encaisser la vingtaine de clients encore présents et de vider les lieux. Un salarié a alors fait une réflexion qui aurait mis le feu aux poudres :
Elle est belle, la France ! C'est ça qui vous attend, les jeunes.
C'est à partir de ce moment que des affrontements auraient éclaté entre les employés et la cinquantaine de fonctionnaires de police. L'un d'entre eux en serait même venu à faire une clé de bras à Toussaint, l'un des membres du personnel.
Toujours d'après Le Point, les caméras de vidéosurveillance ont capturé des images des échauffourées. On peut voir les policiers user volontiers de leur matraque et propager du gaz lacrymogène dans la salle. Selon les déclarations des forces de l'ordre, les clients et les employés du restaurant auraient tenus des propos insultants à leur égard, ce qui justifierait le placement de certains d'entre eux en garde à vue.
"J'ai eu le flash du gars qui meurt étouffé par la police"
Des salariés du Yaya ont raconté avoir été littéralement agressés physiquement par la police. Toussaint à ainsi relaté au Point :
Ils sont cinq à six fonctionnaires à me sauter dessus pour me plaquer au sol. Ils me tapent dans le dos à coup de tonfa. L'un d'entre eux appuie son genou sur ma gorge. Je perds connaissance quelques minutes.
Son collègue Faustin n'aurait pas reçu un meilleur traitement, comme il s'est souvenu :
Je ne pouvais plus respirer, j'essayais de me dégager. Je ne peux toujours pas respirer, j'ai eu le flash du gars qui meurt étouffé par la police. J'étais calme, je reçois des coups au sol alors que je mets mes mains dans le dos.
Les médecins lui ont d'ailleurs diagnostiqué des dermabrasions au poignet droit et aux omoplates, des ecchymoses, une cervicale un œdème au bras en plus d'une plaie à la lèvre.
Juan Arbelaez était absent au moment des faits. Il a en effet passé les fêtes de fin d'année avec Laury Thilleman au Costa Rica.
Mais la direction de son établissement a toutefois tenu à réagir :
Pour nous, c'est impensable ce qu'il s'est passé. Inimaginable. Il doit y avoir des super flics, c'est sûr, mais là, ce sont quelques policiers qui ternissent l'image de la police. Il y a ceux qui frappent et ceux qui laissent faire.