Après une première saison consacrée au tueur en série Jeffrey Dahmer, la seconde édition de Monstres, diffusée l’an dernier sur Netflix, s’est intéressée au cas des frères Menendez. Lyle et Erik Menendez ont été condamnés à la prison à vie, accusés d’avoir froidement assassiné leurs parents, José et Mary Louise, surnommée "Kitty", Menendez. La série-documentaire, baptisée L’histoire de Lyle et Erik Menendez, avait relancé l'intérêt autour de cette ancienne affaire criminelle américaine et fait connaître les deux frères dans le monde entier, qui ont reçu une vague de soutien.

En effet, ils sont nombreux à demander la libération des frères Menendez, ou du moins, à ce que leur peine soit allégée. Parmi leurs partisans figure Kim Kardashian, titulaire d’un diplôme en droit pénal, qui estime qu’ils méritent un second procès. Mais tous ne sont pas du même avis. En effet, le 10 mars 2025, lors d’une conférence de presse, Nathan Hochman, procureur du comté de Los Angeles, faisait savoir qu'il n'était absolument pas favorable à une réduction de peine, et encore moins à une éventuelle remise en liberté.

StarMag.com
Erik et Lyle Menendez @ Los Angeles Times

Une décision qui pourrait tout changer

Mais il faut croire que la vox populi a été entendue. Le 11 avril 2025, un juge californien a accepté de rouvrir le dossier. "Ils ont attendu un long moment pour obtenir un peu de justice, et aujourd’hui était probablement leur plus grand jour depuis leur arrestation", a déclaré Michael Jesic. Une nouvelle dont se sont réjouis les membres de la famille des détenus : "Je veux croire en leur réhabilitation", a confié Anamaria Baralt, la cousine de Lyle et Erik Menendez, au journal Le Parisien.

La société a changé. Les victimes d’inceste sont davantage entendues. Leur demande ne doit pas être rejetée, le message serait terrible pour les victimes d’abus.

A-t-elle ajouté.

Mais rien n’est encore joué. Car malgré les nouveaux éléments transmis à la justice en 2023 - notamment une lettre envoyée par Erik à l'un de ses cousins, dans laquelle il dénonce les abus sexuels de son père - le procureur de Los Angeles reste fermement opposé à leur libération.

Pendant plus de trente ans, ils ont continué à mentir sur leurs prétendues craintes que leurs parents allaient les tuer, légitimant ainsi des assassinats brutaux.

Soutient Nathan Hochman, qui a le sentiment que "les frères Menendez n’ont pas fait la lumière sur leurs crimes".

En dépit des différentes analyses réalisées, "rien n’indique qu’ils ont fait une réelle introspection sur leurs crimes", a poursuivi le magistrat, pour qui les deux hommes doivent assumer "l'entière responsabilité de toutes leurs actions criminelles" afin d'espérer voir leur peine s'alléger.

Une affaire qui a défrayé la chronique

Dans la soirée du 20 août 1989, Lyle et Erik Menendez, alors âgé de 21 et 18 ans, ont fait irruption dans le salon de la demeure cossue de leurs parents, à Beverly Hills, en Californie. Chacun muni d’une arme de poing, ils ont fait feu à plusieurs reprises sur le couple, qui regardait tranquillement la télévision. Après le double assassinat, les deux frères ont tenté de se constituer un alibi en se rendant au festival Taste of L.A, qui battait son plein au Santa Monica Civic Auditorium. Seulement, une fois de retour au domicile familial, ils se sont résolus à appeler la police, constatant que l’alerte n’avait pas été donnée.

Mais leur attitude a commencé à éveiller les soupçons des enquêteurs et les deux frangins ont été arrêtés en mars 1990. Pour se protéger, Lyle et Erik Menendez avaient d’abord accusé la mafia, avant d’avouer le crime, affirmant qu’ils étaient les victimes de parents indignes. José Menendez aurait sexuellement abusé de ses fils, tandis que Kitty fermait les yeux sur les agissements incestueux de son mari.

famille-menendez
La famille Menendez @ DR

À l’issue d’un procès ultra médiatisé qui aura duré trois ans, Lyle et Erik Menendez, qui ont plaidé la légitime défense, ont été reconnu coupables de meurtre au premier degré le 2 juillet 1996 et condamné à la prison à perpétuité. Le jury a estimé que les accusés avaient été simplement animés par la volonté d’hériter rapidement d’une fortune colossale, estimée à 14 millions de dollars.