Line Papin sort de sa réserve. Pour le magazine Gala, en kiosques depuis le 20 février 2020, l’auteure a accepté de lever le voile sur certaines périodes de sa vie. Sans tabou, l’espoir de la littérature française a évoqué sa lutte contre l’anorexie. Aujourd'hui guérie, la jeune femme reconnaît que l'arrachement à son pays natal, le Vietnam, est à l'origine de son mal :
Quand je suis arrivée en France, j’ai laissé une grande partie de moi au Vietnam et cette fracture-là m’a fait grandir très vite. Je suis devenue quelqu’un d’autre en arrivant à Paris. J’ai perdu mon insouciance, mes amis, ma nourrice, ma langue maternelle, ma grand-mère. J’étais isolée et je me suis mise à beaucoup lire. C’était ma manière à moi de traduire cet exil.
Confie-t-elle avant d’expliquer que ce « déracinement destructeur » l’a considérablement affaiblie :
La petite fille que j’étais s’est laissé mourir, ne se nourrissait plus.
Se remémore-t-elle avec tristesse.
Les livres ont été une libération
Heureusement, Line Papin a su trouver un remède à sa souffrance. Grâce à la littérature et à sa passion pour l'écriture, l’auteure de L’éveil a pu se raccrocher à la vie.
La culture m’a réparée. Et les livres ont été une libération, une réconciliation. J’ai publié le premier assez jeune, j’avais 19 ans. Et l’urgence de l’écriture est venue dans ma vie comme une catharsis.
Reconnaît-elle, lucide.
Aujourd’hui apaisée, la jeune femme coule des jours heureux auprès du chanteur Marc Lavoine. Malgré leurs 33 ans de différence, les tourtereaux ont su trouver un équilibre parfait.