Ce dimanche 5 juillet, la réalisatrice Liza Azuelos et sa soeur Debora Kahn-Sriber étaient présentes sur le plateau de Vivement dimanche pour rendre hommage à leur mère, Marie Laforêt. Pour rappel, la chanteuse est décédée le 2 novembre 2019, à l’âge de 80 ans. Face à Michel Drucker, les deux femmes ont brisé le silence sur le drame vécu par l’interprète de la chanson Les vendanges de l’amour alors qu’elle n’avait que trois ans :
Elle avait 3 ans donc c'est vraiment tout petit, mais de toute façon sur la pédophilie on est jamais assez grand.
A confié Lisa Azuelos en expliquant que celle que l’on surnommait "la fille aux yeux d’or" avait été victime d’un pédophile.
C'est peut-être pour ça qu'elle avait tant de mal à recevoir les applaudissements etc. Quand on est victime de pédophilie, l'amour est très collé avec une violence. Et pour elle, peut-être que ces témoignages d'amour étaient aussi une violence. Ça l'a privée un peu du sucre ou du sel de ce métier parce qu'elle était vraiment extraordinaire sur scène.
Ajoutait Debora Kahn-Sriber en précisant que l’artiste avait vécu 58 ans dans le déni avant de devoir faire face à son passé :
Ça lui est remonté d'un coup et ça lui a rééclairé une partie de sa vie, tout un trauma.
Syndrome de stress post-traumatique
En 1988, Marie Laforêt avait accepté de se confier sur cette douloureuse période de sa vie dans les colonnes de Paris Match. Agressée par "un voisin, un détraqué aux allures débonnaires", la chanteuse a plus tard "revécu la scène d'un coup" :
L'odorat, l'ouïe, tous mes sens revenaient en même temps. Mon esprit est retourné sur le lieu du crime, si j'ose dire. Et là, je me suis souvenue du nom du monsieur, de la pièce, de la couleur de son pantalon, de son aspect physique. Je me souvenais absolument de tout.
Expliquait-elle avec courage avant de reconnaître que cette blessure l’avait poussée à embrasser une carrière artistique :
Sans ce viol, je n’aurais pas fait un métier public qui allait à l’encontre de ma timidité naturelle. J’ai choisi un métier exutoire.