La mort de Maëva Frossard, alias MavaChou, a ému un grand nombre d’internautes. Le 22 décembre 2021, celle qui s’était fait connaître sur YouTube en partageant son quotidien de maman décidait de quitter ce monde, lasse d’avoir à supporter les commentaires négatifs qu’elle pouvait lire sur la Toile. C’est la veille du réveillon de Noël que la triste nouvelle a été annoncée sur les réseaux sociaux, par la meilleure amie de la défunte.
La disparition de la YouTubeuse a été largement médiatisée. Car la jeune femme de 32 ans venait de déposer une énième plainte pour harcèlement moral contre son ex-mari, Adrien Czajczynski: "Une plainte a été déposée au nom de Maëva et de son nouveau conjoint pour harcèlement moral et provocation au suicide contre son ex-mari et contre X. Malheureusement, la plainte est partie le jour de son décès", a regretté Me Stéphane Giruanna, qui la représentait.
Adrien Czajczynski lui aussi victime d’harcèlement en ligne
Le parquet d’Épinal a décidé d’ouvrir une enquête "pour harcèlement ayant poussé au suicide" et s'est intéressé de près à Adrien Czajczynski. Car le propriétaire de la chaîne YouTube Adrien Blog & Blabla a été mis en cause dans toutes les plaintes déposées par MavaChou. Le YouTubeur aurait très mal vécu leur rupture, survenue en 2019 après huit ans d’amour et à l’initiative de la jeune femme.
Alors qu'ils se disputaient la garde leurs quatre enfants, Adrien Czajczynski n’aurait pas hésité à calomnier son ex sur la Toile, encourageant vivement sa communauté à lui rendre la vie impossible. Forcément, après l’annonce de la disparition de MavaChou, ses défenseurs n'ont pas manqué de faire connaître leur opinion à Adrien Czajczynski sur l’issue dramatique de cette histoire.
Ce jeudi 4 mai, celui qui a refait sa vie avec une dénommée Laura a accepté d’accorder un entretien au Parisien, aux côtés de sa nouvelle compagne. Cette dernière a d’abord affirmé que les harceleurs de MavaChou sont les mêmes qui disent la défendre en harcelant son mari :
Il faut garder en tête qu’on vit ce que Maeva a vécu. Beaucoup de nos harceleuses actuelles ont été les harceleuses de Maëva. On nous accuse, nous, pour des choses minimes par rapport à ce qu’elle a subi de la part de ces gens-là.
A déclaré la jeune femme, qui avait déjà pris la parole un an après le drame.
Laura, également YouTubeuse, avait indiqué avoir déposé "plus d’une dizaine de plaintes" et que les menaces virtuelles dont elle était victime l'avait obligée à changer d'emploi. Le couple a donc décidé d’ouvrir un site Internet qui recense toutes les insultes qu’il reçoit quotidiennement :
Nous n'appelons pas au harcèlement, au contraire. On montre simplement de quoi ces femmes sont capables. Beaucoup ont supprimé leur compte ces derniers jours. Elles ont certainement peur que leur entourage se rende compte de la personne qu'elles sont. La première réaction a été de crier au scandale. Elles prétendent qu'elles ne harcèlent pas : elles 'constatent' ! 10 000 tweets d'insultes et de menace, pour elles, ce n'est pas du harcèlement. Tant pis. Quand on lit des choses vraiment graves, on se dit que c'est une pièce de plus pour notre dossier.
A continué Laura.
Elle ne nie toutefois pas avoir aussi eu droit à de nombreux messages de soutien, "parfois de la part de personnes qui {lui} ont fait part à leur tour du harcèlement qu’elles ont pu vivre".
Les enfants de MavaChou suivis par la justice
De son côté, le Youtubeur a bien voulu reconnaître qu’il avait une part de responsabilité dans le mal-être de la mère de ses enfants : "J’ai fait des choses qui peuvent être répréhensibles, je le sais", a-t-il admis. Et d’ajouter :
Les enquêteurs sont les premiers à qui je l’ai dit. J’ai reconnu des comportements que j’ai eus sous la colère ou l’impulsivité face à l’injustice que je ressentais vis-à-vis de la partie adverse. Si je dois les assumer, je les assumerai devant la justice.
Néanmoins, le père de famille estime qu’il n’est pas à l’origine du cyberharcèlement dont était victime MavaChou. Il reste ainsi convaincu qu’il "ne sera pas seul sur le banc des accusés" :
Il y a beaucoup de personnes qui sont largement concernées par le drame qui s’est passé.
Et de rappeler qu'au bout d’un an et demi de procédure, il n’a toujours pas été mis en examen :
Je suis un homme comme un autre. J’ai mes faiblesses, mes défauts. Mais je ne suis sûrement pas ce monstre que ces gens veulent dépeindre.
Adrien et Laura Czajczynski ont également révélé que la juge des enfants avait demandé à suivre Libbie, Léo, Théo et Chloé après le décès de leur maman. Et ces derniers sont visiblement bien entourés :
Il y a eu un an de suivi. Son rapport dit qu'on les accompagne très bien dans leur deuil. Qu'il n'y a pas de sujet tabou. Qu'on ne dénigre pas leur mère et qu'on continue de faire vivre son souvenir pour eux. Tout le contraire de ce qu'on peut lire sur Internet.
L’enquête suit son cours.