Le monde du rap français est en deuil. Morad, l’un des poids lourds dans le milieu, n’est plus de ce monde. Selon les informations relayées, le quadragénaire a rendu son dernier souffle le 19 novembre dernier. Le groupe de hip-hop Scred Connexion, dont il faisait partie, a annoncé la triste nouvelle sur les réseaux sociaux. Le rappeur a succombé à une crise cardiaque.

Nous avons la grande tristesse de vous annoncer le décès de notre ami et frère de toujours MORAD (membre de la Scred connexion) paix à son âme, parti suite à une crise cardiaque. Nos premières pensées vont à sa famille et ses enfants. Merci à tous ceux qui l’ont aimé et soutenu, ses amis et ses proches. Que Dieu le garde près de lui, aujourd’hui il veillera sur nous et nous penserons à lui à jamais.

"J’ai enchaîné les mauvaises expériences"

Avant Kery James ou bien Médine, les membres du collectif Scred Connexion étaient des partisans du mouvement du rap conscient. À l’initiative des rappeurs Koma et Fabe, le groupe a commencé à se faire connaître en 1995. Morad, Haroun et Mokless avaient ensuite rejoint la bande. Pour rappel, ils avaient comme slogan : "Jamais dans la tendance, toujours dans la bonne direction".

Devenu populaire, le groupe a sorti trois albums qui ont tous reçu un bel accueil. Il s’agit des opus : Du mal à s'confier (2002), Indomptés (2008) et Ni vu... ni connu... (2009). Les cinq artistes ont tenu à intégrer des sujets politiques et sociétaux dans les paroles de leurs chansons. Ils ont également évoqué leur quotidien à Barbès, un quartier dans le 18e arrondissement de Paris.

Un des piliers du groupe parisien, Morad s’était aussi lancé dans une carrière solo. En 2012, le rappeur avait sorti un album baptisé Le Survivant. Comme le titre l’indique, il revient sur ses multiples dérapages liés aux drogues. Dans un entretien accordé à BooskaP en 2012, il avait confié à ce sujet :

Ma trajectoire est singulière, jonchée d’accidents de parcours. Même si j’ai eu le bac en 1996, j’ai arrêté les études trop tôt. C’est la première balle que je me suis tirée dans le pied. Ensuite, j’ai enchaîné les mauvaises expériences. J’ai touché aux drogues dures, la cocaïne, l’héroïne, le crack… Pendant un an, j’ai été en cavale et j’ai passé trois piges au placard, entre 2004 et 2008.

Les hommages fusent pour Morad

Tout porte à croire que Morad a marqué de son empreinte l’histoire du rap français. La preuve ? Bon nombre de stars dans le milieu, à l’instar de Soprano, Kamelancien ou encore Fianso, ont tenu à lui rendre hommage.

Toutes nos pensées vont à sa famille, ses amis et ses proches, à qui nous adressons nos plus sincères condoléances.