Hawa C. 
Au cours des années 2000, Jean-Luc Delarue faisait partie des animateurs les mieux payés de France. Après avoir fait ses armes à la radio et les belles heures d’Europe 1 pendant huit ans, il est recruté par Canal+ en 1989. D’abord chroniqueur dans l’émission Demain, de Michel Denisot, il devient chef de La Grande Famille, une émission quotidienne qu’il a produite et animée durant trois ans.
C’est à partir de 1994 qu’il connaît la consécration. Cette année-là, il quitte Canal+ pour rejoindre France 2, crée dans la foulée sa société de production, Réservoir Prod, et lance l’émission Ça se discute, qui sera diffusée chaque jour de la semaine en début d’après-midi et est resté quinze ans à l'antenne. En parallèle, Jean-Luc Delarue a produit de nombreux programmes, s’imposant rapidement comme une personnalité incontournable du PAF. Malheureusement, si tout semblait lui sourire au niveau professionnel, les choses étaient bien différentes derrière les portes closes.
En effet, accro à la cocaïne et l’alcool, celui qui avait tout de l’image du gendre idéal a longtemps lutté contre ses démons, qui ont fini par avoir raison de lui. Le 23 août 2012, Jean-Luc Delarue est décédé à l’âge de 48 ans, à l'hôpital américain de Neuilly-sur-Seine. Quelques mois plus tôt, il révélait lors d’une conférence de presse être atteint d’un cancer de l’estomac à un stade avancé.
Un homme torturé ?
Dans un documentaire diffusé en 2022 sur TF1, une de ses anciennes compagnes rapportait une terrible anecdote qui témoignait du mal-être dont souffrait Jean-Luc Delarue. Ce dernier aurait voulu provoquer un accident de voiture, alors que son frère et elle-même se trouvaient à bord. "On monte dans la voiture parce que j’ai peur de le laisser partir tout seul et qu’il se tue", s’est remémorée Elsa Guyon. Et de poursuivre :
Et à ce moment-là, Jean-Luc, je ne sais pas pourquoi, commence à rouler. Il se met à pleurer et il me dit : "On sera mieux là-haut". Et il fonce comme un malade.
Douze ans après la disparition de Jean-Luc Delarue, la douleur est toujours aussi vive pour ses proches. Ce lundi 24 juin, Jean-Claude Delarue a accordé une interview à Purepeople, au cours de laquelle il s’est souvenu avec émotion de son fils et de ses dernières confidences alors qu’il était au seuil de la mort : "Je pense à lui presque tous les jours. À la fois les mauvais moments mais aussi les bons", a-t-il déclaré, avant de développer :
Les mauvais, ce sont les problèmes de santé qu'il a connus et de ce point de vue, je n'oublierai jamais quand il m'a dit, avant de mourir, qu'il aurait pu continuer à vivre s'il avait écouté les médecins, s'il avait fait les analyses, les examens nécessaires.
Peu avant son décès, Jean-Luc Delarue a tenu à faire une dernière recommandation à son père, lui conseillant vivement de ne pas négliger les diagnostics des médecins :
Quelques semaines avant sa disparition, il m'a donc dit : "Papa, surtout, ne fais pas comme moi. Quand les médecins te disent d'aller faire tel ou tel examen, fais-le tout de suite. Moi, je ne l'ai pas fait, j'ai attendu beaucoup trop longtemps. Et maintenant j'ai une maladie qui va mal se terminer, je ne m'en tirerai pas…". Ce sont des mots qui m'ont longtemps fait très mal mais c'est un message de prévention que j'ai essayé de transmettre.
Une image de façade
C'est à partir de l'été 2010 que Jean-Luc Delarue a commencé à faire les gros titres des journaux à cause de ses addictions. Le 14 septembre 2010, "des paparazzis le shootent, à l'aube, embarqué par la police pour possession de drogue", a rapporté Le Nouvel Obs en 2018, citant des passages du livre de Vincent Meslet, auteur de Jean-Luc Delarue : la star qui ne s'aimait pas, consacré au défunt.
Trois mois avant sa disparition, Jean-Luc Delarue s'est marié avec Anissa Khelfi, sa dernière compagne en date. Il a laissé derrière lui un fils, né en 2006 et fruit de ses amours avec la journaliste Elizabeth Bost.