Président de l'Association des médecins urgentistes de France, qui est particulièrement médiatisé depuis quelques années, Patrick Pelloux est aujourd'hui dans la tourmente. En effet, le médecin urgentiste doit faire face désormais à de graves accusations. En cause, une enquête menée par nos confrères de Paris Match, dont le nouveau numéro est en vente dans les kiosques depuis ce jeudi 11 avril 2024.
"Oui, c’est bien lui dont il s’agit"
Dans ladite enquête, nos confrères se sont intéressés à la vague Metoo… qui n’épargne personne, pas même l’hôpital. Ainsi, la Professeure Karine Lacombe n’a pas hésité à témoigner.
En 2020 déjà, dans les colonnes du Monde, elle avait dénoncé « des actes qui seraient aujourd’hui qualifiés d’agressions sexuelles ». Trois ans plus tard, cette fois-ci lors d’une interview pour Ouest-France, elle confiait avoir recroisé “un urgentiste dont on sait qu’il est un prédateur sexuel”.
Face à nos confrères de Paris Match, elle a confirmé qu’elle évoquait bel et bien le comportement de Patrick Pelloux :
Oui, c’est bien lui dont il s’agit. Je ne l’ai pas cité parce que je voulais montrer le système dans lequel se déroulaient les études de médecine, très viril, très sexué et l’universalité de la question.
La Professeure Karine Lacombe est revenue sur l’été 2003, alors que la France faisait face à la canicule. A l’époque, elle était médecin de garde aux urgences de l’hôpital Saint-Antoine dans le 12e arrondissement de Paris. "Un service où plusieurs d’entre nous, jeunes cheffes de clinique, internes, même aguerries, nous nous rendions avec réticence, seule notre préoccupation de faire face à cette crise sanitaire nous permettant de supporter le regard concupiscent et les mains baladeuses d’un des médecins seniors à la réputation de don Juan bien établie”, confie-t-elle.
Et de se rappeler de prétendues déclarations que l’urgentiste pouvait lâcher : "Alors, les poulettes, ça piaille pas beaucoup dans ce poulailler !"… "Tu fais la gueule, tu as été mal baisée hier soir ?"…
Agnès Buzyn et Roselyne Bachelot réagissent
Un comportement qui serait la cause de son départ des urgences de l’hôpital Saint-Antoine ? Interrogée par Paris Match, Agnès Buzyn, ancienne ministre de la Santé, révèle :
On m’a appris que Pelloux était loin d’avoir eu un comportement exemplaire avec la gent féminine, c’est pourquoi il a été exfiltré de Saint-Antoine.
Egalement contactée par nos confrères de Paris Match, Roselyne Bachelot, qui était alors ministre de la Santé au moment de son départ, qui remonte à 2008, s’est contentée de répondre :
Je n’ai pas trop envie d’en parler, car je suis tenue à une obligation de déontologie concernant les raisons qui m’ont amenée à prendre un certain de nombre de décisions.
Des accusations que Patrick Pelloux dément
Nos confrères de Paris Match ont également pris contact avec Patrick Pelloux. Ce dernier a nié en bloc les accusations de sa consoeur.
Et de s’exclamer :
Alors là, je suis sur le cul. Putain, je vais être obligé de lui coller un procès… N’importe quoi, je n’ai jamais agressé personne. Jamais ! On était trop grivois comme on l’était alors, voilà. Ce que nous disions et ce que nous faisions est infaisable aujourd’hui, c’est sûr. Mais on rigolait bien !