Agnès Buzyn ne s'attendait sans doute pas à devoir retourner dans l'arène politique aussi vite. Alors que l'on a pensé un temps que les élections municipales seraient organisées à l'automne, c'est finalement le 28 juin prochain que les électeurs devront voter pour le second tour. Une perspective qui pourrait être compliquée pour l'ancienne ministre de la Santé après ses propos des dernières semaines.
Agnès Buzyn exprime ses regrets
Candidate dans la capitale contre Anne Hidalgo et Rachida Dati, la candidate LREM a terminé en troisième position au premier tour, avec 17,26 % des voix contre respectivement 29,33 % et 22,72 % pour ses rivales. Mais deux jours après le scrutin, elle faisait de surprenantes confessions dans les colonnes du Monde.
Quand j’ai quitté le ministère, je pleurais parce que je savais que la vague du tsunami était devant nous. Je suis partie en sachant que les élections n’auront pas lieu. Depuis le début, je ne pensais qu’à une seule chose : au Coronavirus. On aurait dû tout arrêter, c’était une mascarade. J’avais peur à chaque meeting. J’ai vécu cette campagne de manière dissociée.
Des propos qui lui ont ensuite été reprochés. Interrogée par Le Parisien, Agnès Buzyn a reconnu avoir fait une erreur :
Si c’était à refaire, je ne le referais pas. Cet entretien téléphonique s’est fait à la fin d’une journée où j’avais assisté à des tractations d’appareils pour déposer des listes de second tour, alors que je voyais l’épidémie progresser et que je sentais bien que le second tour n’aurait pas lieu. J’ai été choquée. J’ai juste exprimé, à ce moment-là, mon énervement vis-à-vis d’un personnel politique déconnecté du terrain. Je l’ai dit avec des mots trop forts qui ont choqué et je l’ai regretté.
Reste désormais à voir si cette séquence particulièrement médiatisée aura des conséquences électorales pour Agnès Buzyn. Victimes de menaces et même d'une agression physique, elle serait désormais placée sous protection policière.