Ce dimanche 10 avril 2022, Emmanuel Macron et Marine Le Pen sont tous deux arrivés en tête du premier tour de l’élection présidentielle. Le même scénario qui s’était produit en 2017 et qui pourrait bien diviser la gauche, au vu de la défaite de Jean-Luc Mélenchon, arrivé troisième.
Alors qu’il a tardivement annoncé sa candidature et refusé de débattre avec les autres candidats en lice, le président sortant a visiblement décidé de changer de stratégie. Ce mardi 12 avril 2022, il était en déplacement à Mulhouse, dans le Haut-Rhin, département où il a obtenu de très bons scores. Emmanuel Macron en a profité pour s’adresser aux journalistes et revenir sur certaines des erreurs qu’il a pu commettre en tant que chef d'État. Comme lors de son échange avec un citoyen qui lui expliquait qu’il n’arrivait pas à trouver du travail.
Des déclarations jugées scandaleuses
Le 15 septembre 2018, en marge des Journées du patrimoine qui se déroulaient dans les jardins de l’Élysée, Emmanuel Macron déclarait à un horticulteur au chômage qu’il lui suffisait de “traverser la rue” pour se faire embaucher :
Si vous êtes prêt et motivé, dans l’hôtellerie, les cafés, la restauration, dans le bâtiment, il n’y a pas un endroit où je vais où ils ne me disent pas qu’ils cherchent des gens. (…) Je traverse la rue, je vous en trouve {du travail}. Ils veulent simplement des gens qui sont prêts à travailler. Avec les contraintes du métier.
Des propos qui ne sont pas passés et qui ont valu au président de la République une pluie de critiques sur les réseaux sociaux. Quatre ans plus tard, le mari de Brigitte Macron a expliqué qu’il regrettait cette sortie de route et admis qu’il était allé “un peu trop loin”.
“J’ai essayé d’aller toujours au contact”
C’est donc à Mulhouse que l'ancien leader de La République en marche est revenu sur son mandat auprès de la presse. L’homme politique s’est montré plutôt satisfait de ce qu’il avait accompli, déclarant qu’il s’était toujours montré proche de ses compatriotes :
Je n’ai pas le sentiment d’avoir, durant les cinq années qui viennent de s’écouler, essayé de préserver un capital politique. J’ai essayé, d’abord, d’aller toujours au contact. Je ne me suis jamais caché.
Emmanuel Macron a ensuite affirmé que “pendant tout {son} quinquennat”, il est “toujours” allé auprès des Français, quitte à parfois recevoir “des baffes”, comme lors de l'incident survenu dans la Drôme en juin dernier. D’après lui, cette proximité l’a poussé à “aller en {s’}énervant un peu trop loin en disant : “Il faut traverser la rue” pour trouver un emploi.
Reconnaissant que c’est “sa faute”, Emmanuel Macron a insisté et assuré qu’il avait “toujours été au contact” de la population, non “pas pour chercher à plaire” mais “pour chercher à convaincre”. Il n’a d’ailleurs pas l’intention de changer d’attitude à l’avenir, mais aurait appris de ses erreurs :
Je pense que je serai pareil mais simplement, j’ai plus d’expérience. Il y a certaines erreurs que j’ai pu faire que je ne referai pas.
Un mea-culpa qui n’a pas convaincu tout le monde. Comme cet habitant de Chatenois, qui n’a pas hésité à lui balancer qu’il n’avait jamais vu “un président aussi nul”.