C’est une crise bilatérale qui ne s’éteint pas. Le 15 septembre dernier, l’Australie annonçait à la surprise générale, rompre un contrat portant sur 12 sous-marins produits par Naval Group et poussé par la France. Et ce, afin de nouer un partenariat avec les Etats-Unis et le Royaume-Uni, négocié en secret durant des mois.
L’onde de choc diplomatique qui a suivi a provoqué un arrêt des relations diplomatiques entre les deux pays avec notamment le retrait de l’ambassadeur français. Et alors qu’il se trouve à Glasgow en Ecosse pour le lancement de la COP26, Emmanuel Macron vient d’apprendre une nouvelle qui l’a fortement courroucé.
"Dois-je m’attendre à de bonnes ou à des mauvaises nouvelles ?"
Un SMS privé envoyé par le chef de l’Etat au Premier ministre australien a en effet fuité dans les colonnes du Daily Telegraph. Dans celui-ci, Emmanuel Macron y écrit en anglais :
Dois-je m’attendre à de bonnes ou à des mauvaises nouvelles pour nos ambitions communes en matière de sous-marins ?
Le contenu de ce message risque fort d’avoir été sélectionné car il semble indiquer que la France en la personne de son président, était au courant d’un problème dans le contrat des sous-marins. La France, elle, maintient que le gouvernement australien a délibérément menti sur le dossier afin d’entretenir le doute jusqu’à la dernière minute.
Emmanuel Macron très énervé
Le Parisien qui a rapporté la nouvelle a recueilli la réaction de l’Elysée à cette divulgation dans la presse :
Divulguer le SMS d'un échange entre chefs d'État ou de gouvernement, c'est une méthode assez inélégante et particulière. Jamais le président de la République ne s'aviserait à divulguer ce genre de communications. Et ce n'est pas de nature à améliorer les relations entre la France et l'Australie.
Car qui d’autre que le chef du gouvernement australien lui-même pour avoir fait fuiter ce message depuis son téléphone ? Scott Morrisson a peut-être ainsi voulu se venger de la déclaration d’Emmanuel Macron du lundi 1er novembre. Interrogé sur le fait de penser que Scott Morrisson lui avait menti ou non, le chef de l’Etat a répondu :
Je ne pense pas, je sais.
Selon l’Elysée, ce SMS n’indique qu’une chose, que le chef de l’Etat "ne savait pas où en étaient les discussions" au moment de l’envoi.