Que l’on soit d’accord avec ses idées ou pas, Jean-Marie Le Pen aura été un personnage incontournable de la Quatrième et Cinquième République. Classé à l’extrême-droite-droite, il décide de se lancer en politique au milieu des années 50 et est élu député à l’Assemblée nationale en 1956, à l’âge de 27 ans, faisant de lui l’un des plus jeunes députés de la législature. En 2012, sa petite-fille Marion Maréchal suit les conseils de son grand-père et se présente aux élections législatives, dans le département du Vaucluse. Elle remporte le scrutin et devient à 22 ans, la plus jeune députée de l’histoire de la République.
La carrière politique de Jean-Marie Le Pen a été jalonnée de déclarations controversées, qui lui ont valu d’être condamné pour apologie de crime de guerre, contestation de crimes contre l’humanité ou bien provocation à la haine, à la discrimination et à la violence raciale. Cinq fois candidat à l’élection présidentielle (en 1974, 1988, 1995 et 2007), il a créé la surprise générale en 2002, en se hissant au second tour du scrutin face à Jacques Chirac, qui refusera de débattre avec son rival, comme le veut la tradition.
En 2011, sa fille, Marine Le Pen, lui a succédé à la présidence du Front national, dont il deviendra président d’honneur, jusqu’à son exclusion du parti en 2015. Quatre ans plus tard, il quitte son mandat de député européen et met un terme à son activité en politique.
Des réactions mitigées
Il y a trois ans, Jean-Marie Le Pen a connu des problèmes de santé. Il a ainsi été victime d’une légère forme d’AVC, ce qui a mené à son hospitalisation. L’année suivante, il est de nouveau hospitalisé à la suite d’un malaise cardiaque. En novembre 2024, il a été admis dans un établissement de santé de Garches, pour procéder à des examen en raison d’un état de faiblesse général. C’est en ce lieu que le fondateur du Front national s’est éteint le 7 janvier 2025, à l’âge de 96 ans et entouré des siens. Une annonce qui a suscité des scènes de liesse dans plusieurs villes de France, que Marion Maréchal a vivement condamné sur les réseaux sociaux.
Si la famille Le Pen a chaleureusement salué la mémoire du patriarche, les hommages ont été plutôt timides au niveau de la sphère politique. Emmanuel Macron a décrit le disparu comme une “figure historique de l’extrême-droite”, dont le "rôle dans la vie publique de notre pays pendant près de soixante-dix ans (…) relève désormais du jugement de l’histoire". Quant à François Bayrou, son message publié sur X lui a valu de s’attirer les foudres de la gauche, pour avoir évoqué une "figure de la vie politique française".
Les obsèques de Jean-Marie Le Pen ont eu lieu le 11 janvier 2025, en l’église Saint-Joseph de La Trinité-sur-Mer. Il est inhumé dans le caveau familial du cimetière de sa ville natale, aux côtés de ses parents. Mais malgré son départ dans l’autre monde, il faut croire que le Menhir continue de hanter les esprits.
La tombe de Jean-Marie Le Pen vandalisée
Dans la nuit du jeudi 30 au vendredi 31 janvier, la sépulture de Jean-Marie Le Pen a été vandalisée, à "coups de masse". Marbre brisé, fleurs et stèles renversées, les auteurs de cet acte malveillant ont eu à cœur de saccager la pierre tombale, comme on a pu le voir sur une photo devenue virale sur la Toile.
Bien évidemment, les membres de la famille Le Pen n’ont pas tardé à réagir. Ainsi, Marion Maréchal s’est emparée de son compte X pour s’adresser aux responsables et à ceux qui se sont réjouis de cette profanation : "Vous avez détruit la tombe de nos ancêtres. Vous pensez peut-être nous briser le cœur, nous intimider, nous décourager ?", a-t-elle commencé, avant d'avertir :
Mais notre réponse sera de vous combattre toujours et encore plus fort, génération après génération. Notre détermination sera à la mesure de votre infamie.
Sa tante, Marie-Caroline Le Pen, a également pris la parole, toujours sur le célèbre réseau social :
Pas de mot pour qualifier les individus qui s’attaquent à ce qu’il y a de plus sacré. Ceux qui s’attaquent aux morts sont capables du pire contre les vivants.
S’est indignée la fille aînée du défunt, avec lequel elle a longtemps été brouillée.
Un avis partagé par Bruno Retailleau, qui s'est également exprimé sur X : "La dégradation de la tombe de la famille Le Pen à la Trinité est une abjection absolue. Le respect des morts est ce qui distingue la civilisation de la barbarie", a écrit le ministre de l'Intérieur.