Nicolas Sarkozy et Cécilia Attias dans le viseur du Canard Enchaîné
Les emplois fictifs seraient-ils une pratique répandue dans le monde politique français ? On commence à se le demander. Après notamment François Fillon, c’est au tour de Nicolas Sarkozy d’être accusé d’en avoir accordé.
Comme François Fillon avec son épouse, Pénélope Fillon, c’est la femme de Nicolas Sarkozy à l’époque, Cécilia Attias, qui a bénéficié de cet emploi fictif. C’est le Canard Enchaîné qui l’a révélé le 13 janvier 2021.
Elle était rémunérée pour un travail à mi-temps d’assistante parlementaire. Non pas de Nicolas Sarkozy lui-même mais de la suppléante de Nicolas Sarkozy à l’Assemblée nationale. Les faits remontent à 2002-2003 lorsque Nicolas Sarkozy était ministre de l’Intérieur.
"L’absence de réalité du travail reste à démontrer"
L’entourage de Nicolas Sarkozy a confirmé que Cécilia Attias avait bien occupé cet emploi. Il en a cependant nié le caractère fictif auprès de l’AFP :
L’engagement professionnel de Cécilia Sarkozy au long de la vie politique de Nicolas Sarkozy de 1988 jusqu’en 2007 était de notoriété publique, en témoignent, si besoin en était, les nombreux articles de presse publiés sur le sujet. Elle était notamment très impliquée à Neuilly-sur-Seine. Et, plus globalement, dans la 6e circonscription des Hauts-de-Seine dont son mari fut député.
L’avocat de Mme Ceccaldi-Raynaud, dont Cécilia Attias fut l’assistante parlementaire a déclaré :
L’absence de réalité du travail reste à démontrer. Et pour peu que quelqu’un veuille les qualifier pénalement, ils seraient très largement prescrits. Le délai est de six ans.
Aucune trace du travail de Cécilia Attias retrouvée
Le Canard Enchaîné affirme dans son article que pour un total de 75 heures de travail par mois, on rémunérait Cécilia Attias 3088 euros net. L’hebdomadaire a affirmé n’avoir pourtant trouvé absolument aucune trace d’un quelconque travail effectué par Cécilia Attias en tant qu’assistante parlementaire :
Pas un article, pas le moindre reportage, pas un seul des multiples ouvrages consacrés à l’ex-première dame ne mentionne son boulot d’attachée parlementaire auprès de la députée de Puteaux.
Au vu de la prescription des faits, aucune conséquence judiciaire n’est pourtant à prévoir pour Nicolas Sarkozy ou Cécilia Attias. Il semble donc peu probable de savoir un jour où se cache la vérité dans cette affaire.