Le tribunal correctionnel de Marseille a relaxé Gilbert Coullier, le producteur de Michel Polnareff, estimant que les propos qu'il avait tenus n'étaient pas diffamatoires, mais reposaient sur des "faits établis" et qu'ils relevaient de l'expression personnelle.
Il a en outre jugé que les propos tenus par le M. Coullier n'avaient pas porté atteinte à l'honneur du chanteur qui demandait au producteur 150.000 euros au titre du préjudice moral, et autant pour le "préjudice matériel et commercial" lié à la dégradation de son image.
Retour sur les faits
Le 13 décembre 2016, alors que le chanteur était hospitalisé après avoir annulé un concert la veille salle Pleyel à Paris, Gérard Coullier, avait notamment déclaré sur Europe 1 n'être "pas convaincu" par l'avis médical ayant prescrit au chanteur de renoncer à ce concert ainsi qu'à celui de Nantes qui clôturaient sa tournée internationale.
Le producteur avait diligenté un huissier qui avait constaté qu'à l'heure où il aurait dû monter sur la scène parisienne, l'interprète de "La poupée qui dit non" était accoudé au bar d'un palace autour d'une bouteille de Bordeaux grand cru et de deux daiquiris.
Dans la soirée, le chanteur de 73 ans avait bien appelé SOS Médecins, mais ne s'était vu prescrire qu'un antibiotique et des probiotiques. "On peut mettre en doute le bien fondé de l'annulation" du concert programmé ce même soir, avait estimé à l'audience du 9 février Gilbert Coullier.
Admis le lendemain à l'hôpital américain de Neuilly-sur-Seine, un spécialiste diagnostiquera à Michel Polnareff une gravissime double embolie pulmonaire, tandis que ses proches disaient la star entre la vie et la mort.
"La diffamation, elle est dans les sous-entendus, les commentaires, on veut insinuer qu'il y a eu une manipulation de la part de l'artiste", avait soutenu son avocat Me Luc Febbraro qui avait produit une Une de VSD qui s'interrogeait: "Polnareff malade ou escroc?".
A la barre, le producteur avait souligné pour sa part avoir réglé "sans rien demander" l'ardoise de 450.000 euros pour les concerts annulés et déclaré que le chanteur avait fait "une sorte de caprice" en annulant Pleyel.
Le tribunal a également rejeté la demande du producteur qui réclamait 6.000 euros pour procédure abusive.