C’est une affaire sordide qui fait actuellement la Une de la presse et secoue l’opinion publique. Ce lundi 2 septembre 2024 s’est ouvert le procès des viols de Mazan, au tribunal d’Avignon, dans le Vaucluse. Un procès hors-norme, où 51 hommes sont accusés de viols aggravés sur Gisèle Pélicot, une mère de famille effroyablement trahie par son mari, dont elle partageait la vie depuis plus de cinquante ans.

Pendant près de dix ans, entre 2011 et 2020, Dominique Pélicot avait pris l’habitude de droguer sa femme à l’aide d’anxiolytiques pour la rendre inconsciente, avant de la livrer à des inconnus recrutés sur Internet. Si près de 70 personnes auraient répondu à l’annonce et accepté de commettre ces actes immondes dans la maison familiale, seulement cinquante d’entre eux font actuellement face à leurs juges, en plus de Dominique Pélicot, qui filmait les ébats.

Ce n’est qu’en septembre 2020 que Gisèle Pélicot à découvert l’horreur qu’elle subissait à son insu, lorsque son époux a été arrêté dans un supermarché de Carcassonne, après avoir été surpris en train de filmer sous leurs jupes des clientes. Au cours de leur enquête, les policiers ont saisi l'ordinateur du prévenu et sont tombés sur des centaines de vidéos explicites, en plus de conversations avec des individus à qui l'accusé proposait de venir violer la mère de ses trois enfants. Au total, cette dernière a subi plus de 200 viols par 72 inconnus.

Une femme digne

Alors que le procès devrait durer plusieurs mois, Gisèle Pélicot s’est présentée devant ses agresseurs avec une détermination poignante. Elle a d’ailleurs refusé le huis-clos, estimant que la honte devait changer de camp. À la barre, c’est néanmoins une femme brisée qui s’est souvenue du jour où elle a dû visionner les photos et les vidéos de ce qu’elle avait enduré alors qu’elle était en état de soumission chimique. Aussi espère-t-elle vivement voir les accusés condamnés à une peine exemplaire grâce à son témoignage.

Je ne me reconnais pas, je suis dans mon lit, inerte, endormie et on me viole. Le traumatisme est énorme. Je suis en état de choc.

A raconté celle qui est désormais âgée de 71 ans.

Cette affaire a révolté les internautes et fait s’élever de nombreuses voix. Ainsi, Nabilla Benattia a réagi sur les réseaux sociaux pour se dire "profondément touchée" et afficher son soutien. Elle a ainsi lancé une cagnotte afin de financer les frais de justice de Gisèle Pélicot et l’aider à se reconstruire :

Madame, j’ai été profondément touchée par votre histoire. Je suis admirative de votre courage et de votre force. Vous êtes un exemple pour toutes les femmes sur cette Terre. J’aimerais que l’on puisse toutes participer à vos frais de justice et vous aider à traverser cette terrible épreuve. Au nom de toutes les femmes. Nous sommes avec vous du fond du cœur.

StarMag.com
Nabilla Benattia @ Instagram

Une initiative qui, bien que critiquée par quelques-uns de ses détracteurs, a déjà permis de récolter près de 24 000 euros sur les 100 000 euros visés.

Des profils terriblement ordinaires

Parmi les hommes accusés d'avoir participé à ces abus sexuels, qui ont entre 21 et 68 ans, se trouvent différents profils : pompier, militaire, chauffagiste, infirmier, surveillant de prison… Certains sont mariés et même pères de famille. La plupart d'entre eux se défendent en affirmant qu'ils pensaient participer à un jeu libertin consenti par le couple.

Quant à Dominique Pélicot, ancien commercial à la retraite, celui-ci avait tout du père de famille insoupçonnable. Il a cependant été mis en examen en octobre 2022, pour le viol et le meurtre de Sophie Narme, survenu en 1991, bien que sa culpabilité n'a pu être prouvée. En 2010, le septuagénaire a reconnu avoir agressé sexuellement Estella B. en 1999, âgée de 19 ans à l’époque, mais n'a pas été réellement inquiété par la justice.