Hawa C. 
Star incontestée du R&B, R. Kelly traînait cependant une funeste réputation de prédateur sexuel et d'amateur de jeunes filles. Déjà impliqué dans de nombreuses affaires de mœurs, le chanteur avait néanmoins toujours été innocenté par la justice. Mais tout a changé en 2019, lors de la mise en ligne sur la plateforme Netflix du documentaire Surviving R. Kelly. Plusieurs femmes avaient raconté que le chanteur les avait droguées, abusées sexuellement et même séquestrées, pour certaines d'entre elles. Des témoignages qui n'ont pas échappé à la police, qui a décidé de se pencher sur l'affaire.
Après les dépôts de plainte de six femmes et deux hommes, R. Kelly a été jugé en août 2021 pour exploitation sexuelle de mineurs, enlèvement, intimidation et subornation de témoin et extorsion. En juin 2022, il a été condamné à 30 ans de prison, qu’il purge dans un établissement pénitentiaire de l’Illinois.
Dès l'issue de son procès, R. Kelly a exigé un nouveau jugement et engagé une nouvelle avocate, qui a affirmé que les droits de son client avaient été bafoués et qu'il n'avait pas eu droit à un "procès juste et impartial". Cependant, un nouveau documentaire pourrait bien mettre à mal la défense du chanteur.
R. Kelly fait face à de nouvelles accusations
Dans la série documentaire Karma : A Daughter’s Journey, diffusée sur la chaîne américaine TVEI Streaming Network, la fille aînée de R. Kelly accuse son père de l’avoir agressée sexuellement lorsqu’elle avait 8 ou 9 ans. "Je me souviens juste de m'être réveillée en le touchant", s'est souvenue Buku Abi, en larmes. Et de poursuivre :
Je ne savais pas quoi faire, alors je suis restée allongée là, et j'ai fait semblant d'être "endormie".
Celle qui était anciennement connue sous le nom de Joan Kelly a également déclaré que parfois, elle "ne voulait même pas croire que cela s'était produit", car son père était "tout" pour elle.
Je ne savais pas que, même s’il était une mauvaise personne, il me ferait quelque chose. J'avais trop peur pour le dire à qui que ce soit. J'avais trop peur pour le dire à ma mère.
D’après Buku Abi, les abus présumés qu'elle aurait subis l'auraient amenée à lutter contre des problèmes de santé mentale et des envies suicidaires pendant des années.
J'ai vraiment l'impression qu'une milliseconde a complètement changé toute ma vie et qui j'étais en tant que personne. Ça m'a fait perdre l'éclat que j'avais et la lumière que je portais.
Finalement, Buku Abhi a trouvé le courage de le dire à sa mère à l’âge de 10 ans. Celle-ci a alors déposé plainte aux autorités, mais R. Kelly n’a jamais été poursuivi car les faits présumés étaient désormais prescrits.
Donc, à ce moment-là de ma vie, j'avais l'impression d'avoir dit quelque chose pour rien.
A déploré la jeune femme de 26 ans.
Un témoignage qui n'a pas manqué de faire réagir l'avocate de R. Kelly, qui a "nié avec véhémence" les propos de la fille de son client :
Son ex-femme a fait les mêmes allégations il y a des années et elle a fait l'objet d'une enquête du ministère des Services à l'enfance et à la famille de l'Illinois. Et elles étaient infondées. D'ailleurs, les "réalisateurs", quels qu’ils soient, n’ont pas contacté M. Kelly ou son équipe pour lui permettre de nier ces affirmations blessantes.
A réagi Me Jennifer Bonjean, dans les colonnes de People Friday.
Une famille soudée
Néanmoins, Buku Abi peut compter sur le soutien indéfectible de sa mère, Drea Kelly, ainsi que de son frère, Robert Jr. et sa sœur, Jaah, qui apparaissent tous trois dans le documentaire. Robert Jr. a ainsi déclaré : "Si vous ne voulez pas aller en prison, ne commettez pas de délits qui pourraient vous y mener", tandis que Jaah s'est contentée de citer un proverbe :
Comme on fait son lit, on se couche.
Ce vendredi 11 octobre 2024, Drea Kelly a manifesté son soutien à ses enfants sur les réseaux sociaux. Dans sa story Instagram, la danseuse professionnelle, mariée à R. Kelly de 1996 à 2009, a publié une vidéo dans laquelle elle qualifie ses enfants de "beaux", "forts" et "la meilleure chose" qui lui soit arrivé dans sa vie.
