Le Mondial féminin 2023 s’est achevé le 20 août dernier, sur la victoire de l’Espagne, qui s’est imposée 2-0 face à l’Angleterre. Cependant, la joie a été gâchée par une polémique qui dure depuis maintenant plusieurs jours. En effet, l’exploit de la Roja a été complètement occulté par le comportement de Luis Rubiales. Un peu trop enthousiaste, ce dernier n'a pas hésité a embrasser Jenni Hermoso sur la bouche lors de la remise des médailles.
Depuis, le président de la Fédération espagnole de football, en poste depuis 2018, a été suspendu par la FIFA et fait l’objet d’une enquête préliminaire pour agression sexuelle présumée. Mais hors de question pour Luis Rubiales de démissionner, comme il l'a fait savoir le 25 août dernier. Et ce, même si les 23 joueuses de l'équipe nationale ont pris le parti de leur coéquipière. Elles ont ainsi fait savoir qu’elles refusaient de continuer à jouer pour la sélection sous la direction actuelle de la Fédération.
Quant à Jenni Hermosa, celle-ci a affirmé dans un communiqué qu’elle n’avait "à aucun moment consenti à ce baiser" :
Je ne tolère pas qu’on mette en doute ma parole et encore moins que l’on invente des propos que je n’ai pas tenus. Je me suis sentie vulnérable et victime d’une agression, d’un acte impulsif et sexiste, déplacé et sans aucun consentement de ma part.
Le staff de la sélection féminine espagnole a quant à lui démissionné et fait part de sa "condamnation ferme et catégorique de Luis Rubiales à l’égard de Jennifer Hermoso".
Un retournement de situation ?
Alors que la Fédération a défendu avec force son président, menaçant au passage de saisir la justice, une vidéo dévoilée ce jeudi 31 août sur la Toile pourrait bien mettre à mal la version de Jenni Hermoso. Sur les images, on peut voir la joueuse de 33 ans après la victoire, visiblement en train de plaisanter avec ses camarades : "Il était trop excité, il m’a attrapée comme ça !", leur lance-t-elle, amusée, en leur montrant une photo du baiser en question.
Une vidéo que Luis Rubiales aurait déjà transmis à la justice pour se dédouaner et récupérer son poste, comme la rapporté le journal El Diario.
Néanmoins, les réactions ont été mitigées sur les réseaux sociaux. De nombreux internautes se sont accordés pour indiquer que les victimes d’agression sexuelle n’ont pas toujours les réactions auxquelles on peut s’attendre et que Jenni Hermoso avait en plus un peu levé le coude pour célébrer le triomphe de son équipe.
La FIFA prend la parole
Dix jours après le scandale, le président de la FIFA a daigné réagir. Sur son compte Instagram, Gianni Infantino a présenté ses félicitations aux joueuses espagnoles et condamné l’attitude de Luis Rubiales.
Malheureusement, la célébration bien méritée de ces magnifiques championnes a été gâchée par ce qui s’est passé après le coup de sifflet final.
A-t-il commenté, avant d’ajouter que "cela n’aurait jamais dû se produire" :
Mais c’est arrivé, et les instances disciplinaires de la FIFA ont immédiatement assumé leurs responsabilités et pris les mesures qui s’imposaient. Les procédures disciplinaires suivront leur cours légitime.
Pour finir, Gianni Infantino a invité à renforcer le soutien apporté aux femmes et au football féminin "sur le terrain et ailleurs".
Alors qu'il est déterminé à rétablir sa vérité, Luis Rubiales a pu compter sur le soutien indéfectible de sa mère, qui lui cause toutefois quelques inquiétudes. Car celle-ci n'a pas hésité à entamer une grève de la faim pour défendre l'honneur de son fils. Mais après s'être retranchée dans l'église Divina Pastora de Motril, en Andalousie, et trois jours de diète forcée, Angeles Bejar a été évacuée par les secours, qui l'ont conduite à l'hôpital ce mercredi 30 août, comme l'a révélé la presse espagnole.