Lilian Thuram est encore une personnalité dans le monde sportif français. Champion du monde 98, il s'est depuis engagé contre le racisme et les discriminations. Mais, il reconnaît qu'il n'a pas toujours été comme cela.
Un problème d'environnement
Lilian Thuram est aujourd'hui à la tête d'une fondation baptisée "Lilian Thuram - Education contre le racisme". A l'occasion des Gay Games à Paris, il reconnaît pourtant qu'à une époque, il était de l'autre côté de la barrière. Du côté de ceux qui discriminent. C'est ce qu'il confie à nos confrères du Parisien.
Lorsque j'étais enfant, j'étais homophobe... Parce que j'ai grandi en Guadeloupe, puis dans la région parisienne dans des environnements où il existait des discours homophobes. J'ai dû m'éduquer à comprendre que cela n'avait aucun sens.
Bien sûr, il peut aujourd'hui se servir de son évolution pour expliquer le problème aux plus jeunes.
J'ai changé en réfléchissant au racisme lié à la couleur de peau. Le mécanisme est exactement le même. Il ne faut pas oublier qu'aujourd'hui encore les personnes de couleur noire ne sont pas sur le même plan d'égalité que les personnes de couleur blanche. De la même façon, les femmes continuent de subir la domination des hommes. Voilà pourquoi il faut réfléchir différemment. L'homophobie n'est pas quelque chose de naturel. C'est culturel. La plupart des personnes ne savent même pas pourquoi l'homophobie existe.