La tournée d’été 2024 en Amérique du Sud du XV de France aura marqué la Fédération française de rugby. En effet, après la polémique à l’origine des propos racistes de Melvyn Jaminet, Oscar Jégou et Hugo Auradou, respectivement âgés de 21 et 20 ans, ont été arrêtés par la police argentine le 8 juillet dernier et placés en détention. Les deux joueurs ont été accusés de viol par une jeune femme de 39 ans, qui a dénoncé des faits qui se seraient déroulés dans le nuit du 6 au 7 juillet 2024, au Diplomatic Hotel de la ville de Mendoza. Une affaire sordide qui gâché la joie des Bleus, alors qu’ils venaient de remporter leur match contre les Pumas.

D’après l’avocate de la plaignante, celle-ci a affirmé avoir été battue par les rugbymen, qui lui auraient fait vivre "des violences sexuelles particulièrement atroces". "Les faits se sont passés entre 5h et et 8h30 du matin. Le jour même, ma cliente a porté plainte aux alentours de 19h50", a fait savoir Me Natacha Romeno, informant quelques jours plus tard que sa cliente avait dû être hospitalisée, après "une décompensation générale du corps suite à tout ce qu’il s’est passé".

Oscar Jégou et Hugo Auradou libérés sous caution

À l’issue d’une audience qui s’est tenue le 12 juillet dernier à Buenos Aires, Oscar Jégou et Hugo Auradou ont été mis en examen pour viol aggravé et maintenus en détention. Mais c’était sans compter les travaux de leur avocat, qui a déposé une demande de placement en résidence surveillée et réussi à obtenir gain de cause.

Ce mercredi 17 juillet, les deux sportifs, qui ont toujours clamé leur innocence et affirmé que les relations sexuelles avec leur accusatrice étaient "consenties", ont pu quitter leur cellule de la prison de Menzoza. Ils sont actuellement logés dans une maison louée par la Fédération française de rugby, comme l’a confirmé son président Florian Grill, qui a accepté de payer leur caution. De quoi faire se réjouir Rafael Cunego Libarona, l’avocat des mis en cause. Et celui qui semble vivre avec son époque n’a pas manqué de faire partager la nouvelle sur la Toile.

Rafael Cunego Libarona s’est félicité de son travail et s’est déplacé pour accueillir ses clients à leur sortie de prison. Et il n’a pu s’empêcher de prendre la pose avec ces derniers, qui se sont affichés tout sourire malgré les accusations dont ils font l’objet. "J’ai 100% confiance en leur innocence", a légendé l’avocat, en espagnol et en français, sur son compte X.

Un attitude déplacée ?

Si Oscar Jégou et Hugo Auradou sont certainement soulagés d’avoir retrouvé un semblant de liberté, la nouvelle n’a pas satisfait tout le monde. Comme l’a relayé le journal L’Équipe, la publication de Rafael Cunego Libarona, qui n’est autre que le frère du ministre de la Justice, a fait réagir l’avocate de la plaignante, qui a réclamé des sanctions pour "non-respect des conditions de la détention à domicile". Car les trois hommes ne semblent pas prendre la pose là où ils devraient se trouver. D’après Me Natacha Romeno, ce cliché contreviendrait à la condition n°6 de l’assignation à résidence d’Oscar Jégou et Hugo Auradou.

Selon la loi argentine, cette condition stipule de "ne commettre aucun acte qui pourrait potentiellement être blessant pour l’intégrité psychophysique de la plaignante". Oscar Jégou et Hugo Auradou restent présumés innocents des faits qui leur sont reprochés jusqu'à clôture de l'enquête et encourent jusqu'à vingt ans de réclusion criminelle.