Dans la chronique Lettres d'intérieur d'Augustin Trapenard, Virginie Despentes a dévoilé un texte sur la condition blanche, à l'heure où la révolte contre le racisme se fait ressentir un peu partout dans le monde.

Je suis blanche. Je sors tous les jours de chez moi sans prendre mes papiers. Une blanche comme moi hors pandémie circule dans cette ville sans même remarquer où sont les policiers. Je ne peux pas oublier que je suis une femme. Mais je peux oublier que je suis blanche. Ça, c'est être blanche. Y penser, ou ne pas y penser, selon l'humeur. En France, nous ne sommes pas racistes mais je ne connais pas une seule personne noire ou arabe qui ait ce choix.

Une prise de parole critiquée

Malgré la réalité de ce texte, Virginie Despentes a essuyé quelques critiques sur les réseaux sociaux. Une phrase a notamment déplu à certains internautes :

En France nous ne sommes pas racistes, mais dans la population carcérale, les Noirs et les Arabes sont sur-représentés. Je n'ai été interviewée qu'une seule fois par un journaliste noir.

Un constat que certains trouvent déplacé à cause de la position sociale de la réalisatrice, qui ne lui permettrait pas d'être légitime dans ses critiques.

D'autres encore s'insurgent contre sa vision de la classe politique :

En France nous ne sommes pas racistes mais je ne me souviens pas avoir jamais vu un homme noir ministre. Pourtant j’ai cinquante ans, j’en ai vu, des gouvernements.

Ainsi, ils n'ont pas manqué de lui rappeler que des ministres noirs ont fait partie du gouvernement :

Une texte salué par d'autres

L'écrivaine était en top tweet ce jeudi 4 juin 2020.  Sa lettre lui a également valu de nombreux commentaires positifs :

Magistrale Despentes.

A lire absolument.

Relayé de nombreuses fois, ce texte engagé est d'ailleurs à retrouver sur le site de France Inter.