Yannick Alléno ne se remettra jamais du drame qui a frappé sa famille il y a deux. Le 8 mai 2022, le chef multi étoilé a perdu son fils Antoine, fauché par un conducteur en état d'ébriété. Ce soir-là, le chauffard, coupable de défaut de permis, roulait à bord d’une Audi RS6 à 120 km/h dans les rues du 7e arrondissement de Paris, limitées à 30.

Au volant de cette puissante berline volée un peu plus tôt dans la soirée, le dénommé Francky D. a heurté un VTC, puis un taxi. Il a ensuite perdu le contrôle du véhicule, avant de percuter un scooter, qui patientait à un feu rouge. Antoine Alléno, le conducteur du deux-roues, ainsi que sa passagère Anisa, ont alors été violemment projetés au sol. Mais si la jeune femme n’a été que blessée, le fils du chef Yannick Alléno n’a pas eu cette chance et est mort sur le coup, à l’âge de 24 ans.

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Antoine et Yannick Alléno @ DR

Un dossier chargé

Malgré avoir tenté de prendre la fuite à pied, le suspect a été rapidement interpellé et contrôlé avec 1,56 g/l d’alcool dans le sang. En octobre dernier, il a fait face aux juges du tribunal correctionnel de Paris.

Je reconnais tous les faits sauf les violences.

A-t-il assumé à la barre, réfutant néanmoins les accusations d’un voiturier qu'il aurait asséné de coups-de-poing au moment de dérober la voiture.

Lors de l’audience qui s’est tenue fin octobre, le parquet avait requis huit ans d’emprisonnement assortis d’un mandat de dépôt, ainsi qu’une interdiction de conduire pendant dix ans à l’encontre de Franky D., 27 ans. Le prévenu, qui comparaissait libre sous contrôle judiciaire, était notamment jugé pour homicide involontaire avec au moins deux circonstances aggravantes, blessures involontaires et vol avec violence.

Le tribunal a rendu son verdict

Ce jeudi 28 novembre 2024, le tribunal correctionnel de Paris a condamné Francky D. à sept ans de prison, avec mandat de dépôt à délai différé. "J’ai commis l’irréparable", a regretté celui qui est issu de la communauté des gens du voyage, assurant que sans l’alcool, "cela ne se serait jamais" produit. Le jeune homme était jugé aux côtés de deux autres prévenus, René A., 47 ans, et Sniper G., 20 ans, poursuivis pour vol en réunion. À leur encontre, le parquet avait respectivement requis six mois d’emprisonnement et neuf mois avec sursis.

Depuis ce drame qui a bouleversé sa vie, Yannick Alléno a pris une grande décision. Devenu un ardent défenseur de la sécurité routière, le chef a fondé une association qui porte le nom de son défunt fils, afin d'apporter un soutien financier, juridique et psychologique aux proches des victimes d’accidents de la route. Il espère aussi faire bouger les choses au niveau de la législation française et milite actuellement pour que le "délit d’homicide routier" soit reconnu par la justice française. Et il faut croire que sa parole a été entendue.

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Yannick Alléno @ DR

En effet, Yannick Alléno a révélé en septembre dernier que sa proposition de loi avait été sérieusement étudiée par les membres du gouvernement.

Le texte a été adopté par l’Assemblée nationale en première lecture. Il a été au Sénat. J’ai eu le député Éric Puget il y a deux jours. Il m’a dit que le texte allait arriver en deuxième lecture à l’Assemblée nationale.

Et d’ajouter avoir "bon espoir que ce texte soit adopté", notamment pour aider à changer les mentalités des plus jeunes :

C’est créatif, c’est moderne. Ça bouscule complètement le Code pénal mais il correspond à l’époque. Il faut faire prendre conscience aux gamins que conduire une voiture, une moto, peut avoir des conséquences importantes sur la vie des autres.

Confiait-il en septembre dernier, dans les colonnes de Nice-Matin.