C’est un triste fait divers qui a fait la Une des journaux l’été dernier. Le 8 juillet 2023, en fin d’après-midi, le petit Émile Soleil échappait à la vigilance de ses grands-parents, qui résident au Vernet, dans les Alpes-de-Haute-Provence. L'enfant de 2 ans et demi est ensuite demeuré introuvable pendant huit longs mois.
La disparition du petit garçon a suscité une mobilisation sans précédent dans la région et une enquête pour « disparition inquiétante de mineur » a immédiatement été ouverte. De nombreuses battues ont été organisées, en vain. L’enquête a alors été élargie aux chefs d’"enlèvement, arrestation, détention et séquestration de mineur".
La fin des recherches
Plusieurs théories ont alors vu le jour, comme celle selon laquelle l’enfant aurait pu être enlevé par un rapace. Car la région, montagneuse, est régulièrement survolée par des faucons, buses, éperviers ou autres aigles royaux. Une hypothèse improbable, qui a été réfutée par Bélinda Martinez, spécialiste des oiseaux de proie, qui ne s’est pas montrée convaincue par un tel scénario. Comme elle l’a rappelé, pour un aigle royal, "le mâle va faire 3 kg, jusqu’à 4 kg. La femelle va peser 6, 7 kg", informait-elle auprès de BFMTV, fin août dernier. Et d’affirmer que si un rapace venait à s’attaquer à un humain, "il y aurait des pistes" :
Il y aurait des traces, il y aurait des ossements, il y aurait pas mal de chose.
Seulement, la fauconnière a-t-elle confirmé malgré elle cette théorie ? Car le 30 mars dernier, une randonneuse a retrouvé une partie des ossements du petit Émile, dans une zone qui avait pourtant été passée au peigne fin par les forces de l’ordre. Quelques jours plus tard, les vêtements du garçonnet ont également été retrouvés à proximité.
De quoi susciter de nombreuses interrogations : les ossements d’Émile ont-ils été intentionnellement placés a posteriori ? Ou les chercheurs auraient bâclé leur démarche : "Nous n’avons pas pu passer à côté lors des battues", a affirmé Marie-Laure Pezant, porte-parole de la gendarmerie, auprès de France Dimanche.
L’analyse de Jacques Pradel
Alors que l’affaire vient de connaître une avancée majeure, Jacques Pradel a également livré ses impressions dans les colonnes de l’hebdomadaire. L’ancien animateur de Perdu de vue et Témoin numéro 1, sur TF1, est bien connu pour avoir traité de nombreuses affaires criminelles à la télévision et s’est donc tout naturellement penché sur cette nouvelle énigme.
D’après lui, la thèse de l’accident serait la plus plausible : "Imaginons que l'enfant soit tombé dans le ruisseau avoisinant le lieu où sa dépouille a été découverte et qu'il soit resté longtemps immergé sous l'eau, voilà qui pourrait expliquer pourquoi les chiens n'ont pas pu flairer sa trace et que les caméras thermiques n'aient pas été en mesure de détecter sa dépouille", a avancé Jacques Pradel. Et d’ajouter :
Et ensuite, que ses ossements aient pu être retrouvés dispersés, à cause des pluies ou des animaux sauvages.
Jacques Pradel a aussi rappelé que les ossements d’Émile n’ont révélé aucune trace de violence et veut croire que cette disparition ne serait due qu’à un tragique coup du sort. Avant tout pour ménager la famille du disparu, qui a essuyé de virulentes critiques et qui a été accusée d'être impliquée dans le drame.
Mais tout cela vaut peut-être mieux que de s'imaginer les horreurs que le petit Émile aurait pu endurer si d'aventure, il était tombé entre les mains d'un pédophile de l'espèce maniaque et meurtrière.
Pour le moment, l'enquête suit son cours.