Le 1er mars dernier, Omar Ben Laden a accordé un entretien exclusif à Vice. Loin de son pays et de son enfance traumatisante, le quatrième fils du chef d'Al-Qaïda s'est installé dans l'Orne. Avec son épouse, il savoure le calme de la campagne normande où il mène une vie "tout à fait normale". À 39 ans, il avoue avoir trouvé "un semblant de paix" qu'il doit notamment à sa passion pour la peinture. Artiste, il passe le plus clair de son temps dans son atelier où il donne vie à des oeuvres dans le style de l'art naïf.
L'art pour se raccrocher à la vie
Omar Ben Laden garde peu de souvenirs heureux de son enfance. Parmi ceux-ci, il aime se rappeler le jour où son école avait exposé plusieurs de ses dessins. Depuis toujours, l'art l'a aidé à tenir. Loin de sa terre et des paysages qu'il a toujours connus, le trentenaire regrette de ne plus contempler "de vastes étendues de dunes du désert et des mers ondulantes". Verdoyante, la Normandie ne lui offre pas l'inspiration qu'il va trouver dans l'Ouest américain. Qu'importe, il imagine à l'aide de couleurs lumineuses ces plaines désertiques bordées de cactus d'où l'on aperçoit les falaises rouges des montagnes.
Une enfance placée sous le signe de la terreur
Omar Ben Laden est l'une des nombreuses victimes d'Oussama Ben Laden. Alors qu'il a toujours dénoncé le "massacre des civils" perpétré par Al-Qaïda, il doit se constuire avec le souvenir des camps d'entraînement où il a été enrôlé de force. Battu par son père, manipulé, terrorisé, le trentenaire souffre de syndrome de stress post-traumatique.
Devenu bipolaire suite à ses blessures d'enfance, il doit faire face nuit et jour aux images terribles qui le hantent. Seul exutoire, la peinture lui permet d'approcher un peu plus la résilience qu'il s'efforce de caresser.