Si la fonction première d'un agent de police est bien de faire appliquer la loi, certains d'entre eux préfèrent user de leur statut pour pouvoir profiter de petits privilèges. À l'image de ces policiers pakistanais, qui avaient pris l'habitude de se faire servir gratuitement au Johnny & Jugnu, un fast-food de la ville de Lahore.
Une manière toute relative de montrer l'exemple. Mais ces policiers semblent avoir une conception bien personnelle de la loi.
Régulièrement, un groupe de policiers s'octroyait donc des passe-droits et venait se ravitailler sans payer. Ce qui a commencé à fortement exaspérer les membres du personnel. Aussi, pour la première fois, ils ont refusé de céder quand les agents sont arrivés le 11 juin dernier pour passer commande. Une décision qui les a mis en rogne et qu'ils avaient bien l'intention de ne pas laisser impunie.
Des gourmands revanchards
Toujours d'après le communiqué de Johnny & Jugnu, les policiers ont très mal pris le refus des employés, qu'ils "ont menacé avant de partir". Et ils ont tenu leurs promesses :
Ils sont revenus le lendemain pour harceler et faire pression sur nos équipes sur le terrain, avec des arguments sans fondement.
Ainsi, manu militari, le 11 juin au soir, les 19 membres du personnel et les responsables du restaurant ont tous été embarqués. Ils ont passé la nuit au commissariat où ils ont été détenus pendant près de sept heures. Les employés ont dû laisser leurs clients sur place et abandonner leur cuisine, "avec nos friteuses toujours en marche".
Une enquête est ouverte
Immédiatement interpellé, le groupe de policiers est actuellement sous le coup d'une enquête. L'un d'entre eux aurait été suspendu. On ignore pour le moment le nombre d'agents impliqués et les circonstances exactes de l'incident. Le porte-parole du bureau de la police de Lahore a condamné leurs actions et s'est exprimé sur Twitter :
Personne n'est autorisé à être au-dessus des lois. L'injustice ne sera pas tolérée. Ils seront tous punis.
Pour leur défense, les mis en cause ont avancé que le personnel du restaurant avait refusé de satisfaire une "requête d'un invité spécial de haut niveau". Une surprenante raison toutefois pour mettre en garde à vue une vingtaine d'employés sans même lui laisser le temps de fermer son restaurant.