Voilà un triste fait divers qui a fait la Une des journaux, il y a bientôt deux ans. Le 8 juillet 2023, en fin d’après-midi, le petit Émile Soleil échappait à la vigilance de ses grands-parents, résidents du Vernet, dans les Alpes-de-Haute-Provence. L'enfant de 2 ans et demi est ensuite demeuré introuvable pendant huit longs mois.
Sa disparition a suscité une mobilisation sans précédent dans la région et une enquête pour "disparition inquiétante de mineur" a immédiatement été ouverte. De nombreuses battues ont été organisées, en vain. Jusqu'au 30 mars 2024, date à laquelle une randonneuse a retrouvé une partie des ossements d’Émile, dans une zone qui avait pourtant été passée au peigne fin par les forces de l’ordre lors des battues. Quelques jours plus tard, les vêtements du petit garçon ont également été retrouvés à proximité des lieux de la macabre découverte.

Plusieurs théories ont alors vu le jour, comme celle selon laquelle l’enfant aurait pu être enlevé par un oiseau de proie. Car la région, montagneuse, est régulièrement survolée par des aigles, faucons, buses, éperviers ou autres rapaces. Mais cette hypothèse improbable a été balayée par Bélinda Martinez, qui ne s’est pas montrée convaincue par un tel scénario. "Il y aurait des traces, il y aurait des ossements, il y aurait pas mal de chose", avait fait savoir l’ornithologue, sur le plateau de BFMTV.
Retournement de situation
Les enquêteurs se sont ensuite orientés vers d'autres pistes et l’affaire vient de prendre un nouveau tournant inattendu. Ce mardi 25 mars, le parquet d’Aix-en-Provence a annoncé le placement en garde à vue des grands-parents maternels du petit Émile, Anne et Philippe Vedovini, et de deux de leurs enfants, soupçonnés d’homicide volontaire et recel de cadavres. Les membres de la famille d’Émile avaient été discrètement placés sous écoute, fournissant de précieuses informations aux gendarmes, avant qu’ils ne décident de procéder à leur arrestation.
Ce mercredi 26 mars, Christine Kelly a réagi à cette interpellation. Invitée de Jean-Marc Morandini dans Morandini Live, sur CNews, l’ancienne membre de l’ARCOM est revenue sur sa rencontre avec les grands-parents d’Emile, au début de l’automne 2024. Après plusieurs semaines d’hésitation, elle a finalement fait le déplacement jusqu’à La Bouilladisse, lieu de résidence d’Anne et Philippe Vedovini. "J’ai passé une journée chez eux", a-t-elle révélé, affirmant que "les grands-parents voulaient parler" :
Ce sont des gens qui n’avaient jamais parlé à la presse à part une interview à Famille Chrétienne. Ils n’avaient jamais donné une interview en direct pour s’exprimer devant les caméras. C’était leur volonté de vouloir s’exprimer.
Une rencontre mémorable
Si elle a quelque peu appréhendé son face à face avec le couple Vedovini, la journaliste de 55 ans a néanmoins eu droit à un accueil chaleureux.
Je me suis préparée mentalement quand je suis arrivée à ce rendez-vous à m'attendre à quelqu'un d’austère, de fermé, de reclus, peut-être de violent. J'ai été accueillie avec le sourire. Ça peut ne préjuger de rien. C'était agréable, ils ont voulu me mettre à l'aise. Ils m'ont présenté leurs enfants, seuls deux n'étaient pas là dont la mère du petit Emile. On a déjeuné ensemble.

Toujours face à Jean-Marc Morandini, Christine Kelly a affirmé que les grands-parents d’Émile craignaient d’être un jour mêlés au meurtre de leur petit-fils. "On sentait qu'ils avaient un poids sur les épaules. Comme s'ils avaient peur d'être en garde à vue d'un instant à l'autre, d'être critiqués d'un instant à l'autre, de recevoir des menaces de mort d'un instant à l'autre", s’est-elle souvenue, sans toutefois se prononcer :
Nos discussions ont été très longues. Je ne peux pas dire que j'ai ressenti à un moment ni culpabilité, ni innocence de la part de l'un des protagonistes autour de la table.
Selon Paris Match, le grand-père d'Émile, qui a été présenté comme une personne "très charismatique et très agréable", était en réalité "un homme très ferme avec ses enfants", sur lesquels il n'hésitait pas à lever la main dessus.
Après 48 heures, les quatre gardes à vue ont été levées...