En 2018, Justine Imbert décide de tenter sa chance et envoie sa candidature pour participer à la neuvième saison de Top Chef. Alors âgée de 25 ans, la jolie blonde originaire de Saint-Rémy-de-Provence, dans les Bouches-du-Rhône, a fait ses armes dans de grandes maisons et était à l’époque Cheffe de partie du restaurant gastronomique Le Cabro d’Or, aux Baux-de-Provence. Un parcours remarquable qui l’a fait intégrer la brigade de Michel Sarran.
Si elle a été éliminée au bout de quatre semaines de compétition, cela ne l’a toutefois pas empêchée de vivre de sa passion. Depuis quelques années, Justine Imbert est à la tête de son propre restaurant, Le Jardin des Carmes, où elle propose aux fins gourmets une cuisine "fraîche avec du pep’s", comme elle aime à la décrire.
Séquestrée dans son propre restaurant
Ce vendredi 22 mars 2024, Justine Imbert s’apprêtait donc à passer une soirée comme les autres à Avignon, où elle a ouvert son établissement. Cependant, rien ne s’est passé comme prévu et la jeune femme a vécu un moment quelque peu traumatisant. Comme l’a rapporté France Bleu, ce soir-là, vers 22h45, une fusillade a éclaté place Louis-Gastin, dans le centre historique d’Avignon. Des échanges de tirs de Kalachnikov ont résonné dans tout le quartier, une zone très fréquentée de la cité des Papes.
Quelques secondes plus tard, un des hommes pris pour cible s’est réfugié dans le restaurant de la jeune cheffe, qui s’y trouvait seule après le départ de ses derniers clients. "J’étais toute seule au restaurant parce que mon employé était malade. Après avoir entendu les détonations, j'ai immédiatement entendu le carillon de ma porte", s’est souvenue auprès de France Bleu celle qui a plus de 12 ans d’expérience dans le métier. Et de poursuivre :
C’est à ce moment-là qu'un jeune homme habillé tout en noir est entré. Il a fermé la porte, m'a tiré dans le jardin en me disant qu'il se faisait tirer dessus. On s'est allongé. On se regardait dans les yeux en se disant que nous allions mourir.
Au bout de quelques secondes, l’intrus a fini par quitter les lieux comme il était venu, laissant derrière lui Justine Imbert complètement déroutée. D’ailleurs, sur le moment, celle-ci n’a pas vraiment réalisé la gravité de la situation à laquelle elle venait d’être confrontée. "C’est relativement très grave ce qui s’est passé. Sur le coup je n’ai pas vraiment réalisé que c’était une séquestration. Aujourd’hui, je suis relativement en état de choc", a-t-elle révélé, avant de déplorer à demi-mots la recrudescence de la criminalité à Avignon :
Heureusement, les clients sont partis trois minutes avant. J'ai mon restaurant depuis six ans et ça devient compliqué. Avignon ville d'exception, on repassera.
"Ça devient Chicago"
C’est la seconde fois en une semaine qu’Avignon est le théâtre d’échanges de tirs par arme à feu. Dépêchés sur place, les policiers ont retrouvé des dizaines de douilles et pu constater de nombreux impacts de balle sur les bâtiments voisins. Bien qu’il n’y ait pas eu de victime, ce nouveau règlement de comptes a de quoi faire angoisser les habitants : "La situation commence à devenir inquiétante. Il y a bien eu dix ou quinze tirs en bas de mes fenêtres alors que nous sommes dans un quartier plutôt tranquille", a confié un riverain à France Bleu.
La plus grande crainte est celle d’une malheureuse balle perdue, qui pourrait bien endeuiller la ville :
Heureusement qu’à cette heure-là, il n’y avait pas de jeune dehors. En plus, c’est juste en face de l’école primaire.
A lancé une voisine depuis sa fenêtre, tandis qu’un autre a fait savoir que l’installation d’une caméra sur la place avait été réclamée à la mairie : "Elle serait utile avec l’école", a-t-il indiqué.