Début novembre dans les colonnes de Mediapart, Adèle Haenel accusait Christophe Ruggia d’harcèlements et d’attouchements sexuels alors qu’elle n’était qu’une adolescente. Pourtant, bien que dénonçant ces abus sexuels, l’actrice n’avait pas souhaité porter cette affaire jusqu’en justice. En effet, d’une formule lapidaire la jeune femme avait tranché :
La justice nous ignore, on ignore la justice.
Par ailleurs, Adèle Haenel avait indiqué « vouloir seulement éveiller les consciences » :
Je suis vraiment en colère. Je veux raconter un abus malheureusement banal. Et dénoncer le système de silence et de complicité qui, derrière, rend cela possible.
Début novembre, Christophe Ruggia avait été radié de la Société des réalisateurs de films. Or, il avait nié toutes agressions envers Adèle Haenel. Cependant, dans un droit de réponse à Mediapart, il avait reconnu :
J'ai commis l'erreur de jouer les pygmalions avec les malentendus et les entraves qu'une telle posture suscite.
Statut de victime
Néanmoins, le parquet de Paris a pris une toute autre initiative. En effet, quelques jours après la publication de l'enquête de Mediapart, une enquête a été ouverte pour agressions sexuelles sur mineure de moins de 15 ans et harcèlement sexuel.
Pourtant, selon les avocats de Adèle Haenel, ce sont les dénégations publiques de Christophe Ruggia qui l'ont décidé à obtenir judiciairement « la reconnaissance de son statut de victime ». L'actrice a donc déposé une plainte pour harcèlement et attouchements sexuels.
En coopérant pleinement à l'enquête, elle entend faire lever tout doute qui confinerait à accorder une impunité.
Ont expliqué Me Anouck Michelin et Me Yann Le Bras dans leur communiqué.
Ainsi, ce mardi 26 novembre, l’actrice s’est rendue dans les locaux de l'Office central pour la répression des violences aux personnes (OCRVP) à Nanterre. Elle y a été entendue par des policiers judiciaires.