La familia grande, le livre de Camille Kouchner, a été un véritable électrochoc. Depuis, les langues se délient et de nombreuses victimes n'hésitent pas à pointer du doigt leurs bourreaux.
Ce samedi 6 février 2021, trois femmes ont décidé de sortir à leur tour de leur silence. C'est via une tribune publiée dans Le Parisien que la conseillère territoriale Karine Mousseau, et ses cousines Barbara Glissant et Valérie Fallourd, ont porté de lourdes accusations contre une figure très connue du syndicalisme martiniquais. Ce dernier n'est autre que Marc Pulvar, le père de la journaliste Audrey Pulvar, qui est décédé en 2008.
"Marc Pulvar, alias Loulou pour les intimes, était un prédateur sexuel"
Professeur de mathématiques, il s'était tourné vers la politique. Il a notamment créé la Centrale syndicale des travailleurs martiniquais. Si pour beaucoup, il était un héros, pour Karine Mousseau, Barbara Glissant et Valérie Fallourd, il était "un prédateur sexuel". Après de nombreuses années sous silence, les trois femmes ont décidé de témoigner, afin "d'en finir avec cette héroïsation du personnage".
Et d'expliquer :
Ne plus jamais lui rendre un quelconque hommage à l'avenir et désormais penser à lui comme il le mérite : Marc Pulvar, alias Loulou pour les intimes, était un prédateur sexuel.
Ainsi, elles révèlent dans les colonnes du Parisien :
A l'âge de 7 et 10 ans, nos routes ont croisé celle d'un homme. On l'encense aujourd'hui encore en Martinique, parce qu'il a été un militant, syndicaliste, défenseur des opprimés. C'était l'oncle de la famille, le favori, adulé déjà, par tous. Une confiance totale, qui dure encore aujourd'hui de manière posthume, et que nous avons décidé de briser, une fois pour toutes.
"Je les soutiens pleinement et j'admire leur courage"
Les trois femmes peuvent compter sur le soutien de leur cousine, Audrey Pulvar. La journaliste a confié à l'AFP :
J'ai été mise au courant des crimes commis il y a une vingtaine d'années quand mes cousines nous en ont parlé. Cela a été un choc très profond pour mes proches et moi. Tant qu'elles ne souhaitaient pas s'exprimer publiquement, ce n'était pas à nous, à moi, de nous substituer à leur parole de victimes.
Et d'ajouter :
Je les soutiens pleinement et j'admire leur courage. Elles sont en mesure et ont décidé de le faire aujourd'hui. Je souhaite qu'elles soient entendues et que leur parole soit respectée.