Si Camélia Jordana fait parler d’elle, c’est désormais davantage pour ses prises de position que pour sa musique. C’est au micro de BFMTV qu’elle a bien voulu prendre la parole en direct du festival du film francophone d’Angoulême. Elle joue dans les films Les Choses qu'on dit, les choses qu'on fait, d'Emmanuel Mouret et Parents d'élèves de Noémie Saglio.
« Il y a un énorme travail de décolonisation à faire dans ce pays »
Camélia Jordana est d’abord revenue sur ses origines. Elle a souligné le fait que ses deux grands-pères ont été emprisonnés par les Français après s’être battus pour la France. Ils étaient alors du FLN, le Front de libération nationale, un mouvement indépendantiste algérien :
Je suis descendante de résistants et je suis descendante d'Algériens, donc de gens qui ont été colonisés par le pays dans lequel je vis, que je considère être mon pays, dans lequel j'ai grandi, dans lequel je suis née, dont j'ai appris l'histoire à l'école.
Très franche, elle s’est exprimée sur ce qu’elle pense de la France. Elle a alors pointé du doigt un « énorme travail de décolonisation à faire » dans l’Hexagone.
Je pense qu'il y a un énorme travail de décolonisation à faire dans mon pays, qui n'a pas été fait. Je crois que c'est à ma génération de s'adresser aux autorités, au gouvernement, à mes compatriotes. Si on commence à faire ce travail-là, les folies qui se passent dans ce pays-là, avec le temps, pourront peut-être guérir.
Les internautes lui tombent dessus
Les internautes n’ont pas manqué de clasher la jeune femme sur les réseaux sociaux. Nombreux sont ceux à lui avoir suggéré de quitter le pays sur lequel elle semble avoir beaucoup à redire.
La chanteuse et actrice n’a pas que des détracteurs et ses propos font souvent l’objet de débats sur la twittosphère.
Une artiste engagée
Camélia Jordana est également engagée auprès d’Assa Traoré dans son combat pour rendre justice à son frère Adama. Ce dernier est décédé après une interpellation par des gendarmes en 2016. Peu de temps avant, la chanteuse avait évoqué les violences policières sur le plateau d’On n’est pas couchés sur France 2 qui ont énormément fait parler.
Par la suite, la mort de George Floyd a ému le monde entier, entrainant alors une recrudescence du mouvement Black Lives Matter.