Réfugié en Italie depuis que son nom est associé aux pratiques pédophiles, Gabriel Matzneff sort enfin de son silence. Alors qu’il fait l’objet d’une enquête pour viols sur mineur de moins de 15 ans suite aux déclarations de Vanessa Springora dans son livre Le Consentement, l’écrivain a accepté de se confier à BFM TV.
"Je dois dire qu’à l’époque, personne ne pensait à la loi"
Concernant le livre de celle avec qui il a eu une relation dans les années 80, Gabriel Matzneff a fait savoir qu’il n’avait pas « envie de le lire », tout en ajoutant qu’il « ne dirait jamais rien contre elle, car c’est une personne lumineuse ». Il a cependant accepté de parler de ses pratiques pédophiles en Asie.
Je dois dire qu’à l’époque, personne ne pensait à la loi. On faisait des choses interdites. Simplement quand vous êtes dans un pays, dont vous ne parlez pas un mot, et que vous avez envie d’une aventure… Vous étiez là comme voyageur et vous aviez des garçons et des filles jeunes qui vous draguaient et vous sautaient dessus, sous l’œil bienveillant de la police.
Avec le recul, l’homme de 83 ans admet qu’il a quelques regrets sur les pratiques qu’il a pu avoir avec des mineurs.
C’était tout à fait regrettable, un touriste, un étranger ne doit pas se comporter comme ça. On doit, adulte, détourner la tête, résister à la tentation (…) Naturellement, je regrette, de même que si je fais quelque chose qui n’est pas bien, je le regrette. À l’époque, on parlait de détournement de mineur, d’incitation du mineur à la débauche, d’atteinte à la pudeur… Mais jamais personne ne parlait de crime !
"Je me sens détruit socialement"
Gabriel Matzneff a également profité de cette interview à la télévision pour s’en prendre au ministre de la Culture, Franck Riester, qui a fait le choix d’interrompre l’allocation publique qui lui est versée depuis 2002.
En quelques semaines, je me sens détruit socialement (…) L’État enfonce le clou pour m’enfoncer la tête dans l’eau. Que je me tue, que je me tue, c’est ça le piège ! C’est vraiment l’Union Soviétique ! Allez, Matzneff, au goulag. Je ne sais pas comment je tiens le coup.