Les récentes confessions d'Agnès Buzyn, rapportées par Le Monde le 17 mars dernier, ont eu l'effet d'une bombe dans le monde politique français.
L'ancienne ministre de la Santé a en effet déclaré avoir été au courant dès le mois de janvier de la gravité du Coronavirus. Mais cette information ne l'a pas empêchée de démissionner sereinement afin de faire campagne pour la Mairie de Paris, en remplacement de Benjamin Grivaux qui a choisi d'abandonner après le scandale de sa sex-tape.
Agnès Buzyn a reconnu avoir délibérément menti aux électeurs et admis que devenir mairesse de Paris n'était absolument pas sa priorité.
"C'était une mascarade"
Celle qui a été remplacée par Olivier Varan s'est souvenue :
Quand j'ai quitté le ministère, je pleurais parce que je savais que la vague du tsunami était devant nous. Je suis partie en sachant que les élections n'auront pas lieu.
En effet, suite au confinement national, les restrictions sanitaires réduisent fortement l'activité des Français. Agnès Buzyn a poursuivi :
Depuis le début, je ne pensais qu'à une seule chose : au Coronavirus. On aurait dû tout arrêter, c'était une mascarade. J'avais peur à chaque meeting. J'ai vécu cette campagne de manière dissociée.
Cependant, comme le rapporte l'Huffington Post, son équipe de campagne n'a pas hésité à envoyer plus de 500 000 SMS aux militants du parti afin de les encourager à aller voter, malgré les risques sanitaires.
Si les déclarations de l'ancienne ministre peuvent sonner comme des excuses tardives, son choix d'agir lorsqu'elle était en poste reste néanmoins troublant. Elle aurait prévenu sa hiérarchie dès le mois de janvier de l'état alarmant de la propagation du virus :
Le 11 janvier, j'ai envoyé un message au président sur la situation.
L'hématologue de profession a par la suite fait savoir à Édouard Philippe le 30 janvier dernier "que les élections ne pourront sans doute pas se tenir". Ce qui ne l'a pas empêchée de se présenter aux élections électorales. Un sacrifice politique, si l'on en croit ses propos :
Je recevais des milliers de textos me disant : " Il n'y a que toi..." Je me suis dit que je n'allais pas laisser la République en Marche dans la difficulté... Paris est un beau mandat. J'ai appelé moi-même le président pour lui dire que j'y allais.