C'est une autre affaire judiciaire qui vient obscurcir les derniers mois du mandat présidentiel de Donald Trump. Alors que l'actuel occupant de la Maison-Blanche est déjà lancé dans une guerre 2.0 contre Facebook et Twitter, voilà désormais qu'il est rattrapé par son passé. Steve Bannon, un de ses conseillers proches durant la campagne pour la présidentielle 2016, a été inculpé par les autorités. Il est accusé de détournement de fonds.
Steve Bannon libéré sous caution
C'est un personnage pour le moins controversé aux Etats-Unis. Ancien patron du site d'informations ultra-conservateur Breitbart, il a fortement appuyé la campagne de Donald Trump, notamment dans le domaine numérique. Il était notamment l'artisan de la stratégie anti-immigration du président américain et du fameux mur qui devait être érigé entre les Etats-Unis et le Mexique.C'est justement dans le cadre de cette affaire qu'il est désormais dans le viseur des autorités.
Comme le raconte France Info, il a été inculpé pour détournement de fonds versés pour construire le mur. Cet argent avait notamment été versé par des centaines de milliers d'internautes à travers un site participatif. Au total, le site "We Build the Wall" aurait permis de lever plus de 25 millions de dollars qui n'auraient donc pas, selon la justice, été mis à contribution pour le mur.
Ainsi, Steve Bannon est visé par deux chefs d'accusation : fraude et blanchiment d'argent. Chacun d'entre eux peut lui valoir jusqu'à 20 ans derrière les barreaux.
Steve Bannon plaide non-coupable
Arrêté avec trois complices, Steve Bannon a plaidé non-coupable et il a été libéré contre une caution de 5 millions de dollars. L'ancien stratège de Donald Trump n'a pas le droit de quitter les Etats-Unis, de monter à bord d'un yacht ou d'un avion. Ses déplacements aux Etats-Unis sont aussi limités.
Selon la justice, Steve Bannon aurait commencé à détourner de l'argent à partir de décembre 2018. Avec ses complices, il aurait mis au point un système de fausses factures à travers une société-écran et une organisation à but non lucratif. L'argent aurait notamment servi à couvrir des "dépenses personnelles".
Il rejoint aussi une longue liste des conseillers de Donald Trump poursuivis par la justice pour des crimes fédéraux Avant lui, il y avait notamment Paul Manafort, Michael Flynn, Roger Stone ou encore Michael Cohen.
L'actuel occupant de la Maison-Blanche a indiqué, ce jeudi 20 août 2020, qu'il n'avait pas parlé avec lui "depuis très longtemps". Jadis très proche de Donald Trump, Steve Bannon a été ostracisé en raison de ses critiques à l'égard du fils du président. Il n'avait pas hésité à le qualifier de "traître" pour son implication dans l'affaire russe.
Steve Bannon, un nom aussi connu en France
Si le nom de Steve Bannon résonne aussi dans l'Hexagone, c'est parce qu'il s'y est investi en politique. En mars 2018, il avait en effet été invité à participer au congrès du Front national. A cette occasion, il était venu notamment apporter son soutien à Marine Le Pen. A l'époque, la dirigeante du parti d'extrême droite soulignait pourtant auprès du Parisien qu'il "ne jouait aucun rôle" dans la campagne des élections européennes.
Sa présence avait même fait réagir Emmanuel Macron. En mai 2019, dans une interview accordée à la presse régionale, le président de la République avait dénoncé "une connivence entre les nationalistes et des intérêts étrangers" pour démanteler l'Europe. Il visait alors directement Steve Bannon. Alors Premier ministre, Edouard Philippe avait lui aussi pris parole sur le sujet.
Monsieur Bannon vient en Europe, en France, pour dire combien, au fond, il y a un intérêt pour lui et pour le président Trump à ce qu'on change le périmètre européen ou les valeurs, qui ont permis la construction de l'Europe.
Un peu plus d'un an après, Steve Bannon est bien loin de ces considérations géopolitiques.