La France est fortement à la traîne au niveau international pour tout ce qui est de la vaccination contre le Covid-19. A un point tel d’ailleurs que l’exécutif croule sous les critiques, qu’elles viennent du monde politique ou des réseaux sociaux. Et le président de la République, Emmanuel Macron, avait déjà exprimé son mécontentement à ce sujet, dès fin décembre.
Il avait ainsi déclaré :
Je vous préviens, ça vaccine à fond partout, je veux qu'on respecte notre stratégie, mais je veux que ça aille vite. Je ne veux pas de décalage béant avec l'Allemagne ! C'est très important pour la population.
Mais malgré ce coup de colère exprimé clairement, le chef de l’Etat ne semble pas avoir été entendu ou avoir fait le nécessaire pour que sa volonté devienne réalité.
La France très en retard dans la campagne de vaccination
A la mi-janvier, la France ne compte que 0,7% de sa population vaccinée quand Israël par exemple en compte 20%. Le Point révèle qu’Emmanuel Macron a donc encore exprimé à quel point la situation actuelle le mettait en colère. Lors d’une réunion de crise Covid-19 à l’Elysée, le président s’est ainsi emporté face à un document. Ce document, c’est le guide de 45 pages destiné aux directeurs d’Ehpad et d’unités de soins de longue durée pour la vaccination :
C'est quoi ce truc ? Qui a écrit ça ? Les Français nous prennent pour des fous ! Je veux qu'on accélère vraiment sur les vaccins. Je ne comprends pas pourquoi on impose une consultation médicale avant, faites-moi sauter ça !
Une volonté présidentielle de passer outre les recommandations de la Haute Autorité de santé. Cette dernière recommande en effet de doubler le consentement des résidents de maisons de retraite d’une consultation avec un praticien.
De la campagne de vaccination, dépend l'avenir politique d'Emmanuel Macron
Lors de la réunion de crise, un responsable de la Haute Autorité de santé était présent et a assisté à la colère du président. Il lui a indiqué devoir consulter son conseil pour voir s’il était possible de supprimer la recommandation du rendez-vous avec un professionnel de santé.
A cela, Emmanuel Macron a répondu :
Très bien. Si ce n'est pas possible de le supprimer, les Français sauront que c'est à cause de la HAS.
L’ambiance était donc tendue à l’Elysée, comme l’a concédé un ministre auprès du Point :
C'était une mise sous tension extrême.
La raison expliquant l’importance accordée par Emmanuel Macron au déploiement de la campagne de vaccination est simple. Si celle-ci échoue, le président sait que son avenir politique est fortement compromis et qu’il peut abandonner tout espoir de réélection en 2022.