Ce jeudi 27 janvier 2022, Jean-Luc Mélenchon était sur le plateau de Face à Baba, la nouvelle émission politique de C8 animée par Cyril Hanouna. Durant quatre heures, l'homme politique a débattu avec plusieurs intervenants, dont Aymeric Caron, qui vient d'annoncer son ralliement à son parti, ou encore Eugénie Bastié.
Parmi eux, Éric Zemmour, avec lequel le leader de l'Union populaire s'est vivement écharpé lorsqu'ils ont évoqué le sujet de l'immigration. Jean-Luc Mélenchon s'est en effet permis de qualifier son rival de "chien" et de lui demander d'aller à la "niche" :
Mais vous parlez tout le temps ! D'accord, d'accord… Allez à la niche ! La paix, le chien ! Et si vous n'êtes pas content, vous pouvez partir.
Des propos qui ont mis en colère le compagnon de Sarah Knafo, qui lui a rétorqué :
Vous ne me parlez pas comme ça ! Ok Mélenchon ? Alors, ça suffit maintenant !
La séquence a été grandement commentée sur les réseaux sociaux.
Jean-Luc Mélenchon réagit à son passage dans l'émission
Si le programme a réalisé des audiences satisfaisantes en réunissant 1,8 million de téléspectateurs, soit 8,9% du public, il a en revanche laissé un goût plutôt amer à Jean-Luc Mélenchon. C'est sur son blog que l'homme de 70 ans a fait part de son retour d'expérience. Et il a confié avoir l'impression de s'être fait manipuler :
Au lendemain d'une émission qui devait durer deux heures et qui en a duré quatre, on a du mal à disperser les brumes du matin suivant. Quand une séquence qui devait durer vingt minutes avec Zemmour au lieu de dix par faveur de l'antenne et qui dure pour finir une heure dix, on a du mal à ne pas avoir le sentiment de s'être fait manœuvrer.
A-t-il d'abord écrit. Et de continuer :
Au terme d'un échange avec un policier qui n'exprime pas u mot de compassion devant une jeune femme dont le père est mort étouffé dans les mains de quatre policiers, on a du mal à apaiser la douleur que l'on a ressentie aux côtés d'elle, admirable dans sa volonté de bien penser sans haine.
Jean-Luc Mélenchon a ensuite fustigé Éric Zemmour, mais également le gouvernement. Avant de s'en prendre à ses détracteurs :
Faire d’un grossier raciste un sujet politique à qui on sert une heure de télé en cadeau, voir un ministre de l’Intérieur flatter un corporatisme d’omerta, tout cela est beaucoup. Entendre de bons esprits regretter que le spectacle auquel ils pensaient avoir droit ait été de moins bon goût parce que le ton est monté désole sur l’incurable conformisme des nantis de la vie. Reste le réconfort et l’enthousiasme de la masse de ceux qui écrivent pour dire merci parce qu’on a porté leur parole, les humbles, les petits, les sans-grade, et de cette nouvelle classe moyenne qui ne supporte plus que l’on fasse de sa religion un motif d’exclusion si violente et grossière.
Il regrette sa participation
Pour finir, Jean-Luc Mélenchon a fait comprendre que les téléspectateurs ne sont pas près de le revoir dans ce genre d'émission politique :
Un soir de janvier un matin qui se lève, dans un retour d’heures glauques de l’histoire de notre pays il faut aller de l’avant, drapeau et musique en tête, et croire dans notre idéal d’une France pour tous. Et ne plus jamais accepter aucune émission sans garantie sérieuse d’équilibre, quitte à annuler une heure avant ou à quitter un plateau en cours de route. À bon entendeur, salut !
Personnage assez controversé, Jean-Luc Mélenchon s'est souvent attiré les foudres de ses détracteurs. En juin dernier, il créait la polémique après ses déclarations jugées complotistes sur France Inter. Il avait affirmé que cette campagne présidentielle serait teintée de sang, en évoquant Mohamed Merah.
Son avis lui avait valu de vives critiques, de la part du milieu politique, mais également de nombreuses associations, comme la Licra. Une indignation injustifiée, selon Jean-Luc Mélenchon.