Les dernières semaines ont déjà été difficiles pour Jair Bolsonaro. Le président brésilien est notamment accusé d'avoir sous-estimé la crise du coronavirus alors que son pays est désormais parmi les plus touchés au monde. Il a ainsi été récemment filmé en train de faire un barbecue et du jet-ski avec des amis. Mais, au pays de la samba, la polémique prend une nouvelle dimension.
Jair Bolsonaro sous le feu des critiques
C'est un juge de la Cour Suprême du Brésil qui a diffusé une vidéo particulièrement dure concernant Jair Bolsonaro. Elle a été filmée le 22 avril dernier, dans une réunion qui devait rester confidentielle. On y voit le président et ses ministres multiplier les dérapages, insultes et jurons, sur une enquête qui vise directement le chef de l'Etat, explique 20 Minutes.
Depuis quelques temps déjà, Jair Bolsonaro est soupçonné d'avoir interféré dans des enquêtes policières visant directement certains de ses proches. Son ancien ministre de la Justice Sergio Moro, a notamment proféré des accusations avant de démissionner. Il a quitté son poste deux jours après la réunion du 22 avril. Le contenu de cette vidéo pourrait permettre de comprendre pourquoi.
Ainsi, dans la vidéo, on peut voir Jair Bolsonaro se plaindre de ne pas obtenir d'informations de la part de la police fédérale. Il se plaint ainsi :
Je ne veux pas attendre que ma famille se fasse niquer.
Jair Bolsonaro annonce vouloir changer les chefs de la "sécurité" à Rio de Janeiro. Le président brésilien s'est depuis défendu en expliquant qu'il parlait de la sécurité privée de ses proches et non de la police fédérale.
Mais ce n'est pas le seul sujet sur lequel le chef de l'Etat dérape dans la vidéo. Il explique ainsi vouloir "armer la population"... contre les mesures prises par les élus locaux. Jair Bolsonaro désapprouve ainsi les mesures de confinement face à l'épidémie de coronavirus.
C’est facile d’imposer une dictature, un connard de maire prend une saloperie de décret et confine les gens chez eux. S’ils étaient armés, ils iraient dans la rue.
Certains de ses ministres tiennent eux aussi des propos critiqués. Ainsi, le ministre de l'Environnement explique vouloir profiter de la crise pour "passer des réformes et assouplir les règles" sur la question environnementale dans l'Amazonie. Le ministre de l'Education veut lui s'attaquer aux juges et surtout à la Cour Suprême.
Si ça ne tenait qu’à moi, je jetterais tous ces connards en prison, en commençant par ceux de la Cour suprême.
La crise est sans doute loin d'être terminée au Brésil.