Dans les années 90, elle a marqué son sport. Surya Bonaly est une ancienne patineuse artistique française, originaire de la campagne niçoise. Elle a été entre autres neuf fois championne de France entre 1989 et 1997, cinq fois championne d’Europe.
Elle a également remporté quatre médailles d’argent aux championnats du monde. Elle était en réalité si douée qu’une figure acrobatique lui doit son nom. Elle a en effet créé le "Bonaly", un salto arrière avec réception sur un pied.
"La négresse va gagner"
En bref, un palmarès plus qu’impressionnant. Mais ce 13 octobre, l’ancienne athlète de haut niveau, désormais entraîneuse aux Etats-Unis, est revenue sur sa carrière pour le Parisien. D’origine réunionnaise et adoptée, elle a eu à subir bon nombre de discriminations.
Elle a ainsi abordé à cœur ouvert le sujet du racisme qui l’a poursuivie durant toutes ces années. Par exemple, un présentateur s’est permis en direct à la télévision de déclarer à son sujet :
A mon avis, la négresse va gagner.
Surya Bonaly victime de jalousie en plus ?
Des propos aujourd’hui impensables mais qui n’ont pas tant choqué à l’époque. Surya Bonaly a parlé de la prédominance de l’évocation de sa couleur de peau, sans rapport avec ses performances sur la glace :
On ne disait jamais "la patineuse blanche" mais on disait, pour moi, 'la Noire'. C'était une façon gratuite d'écraser les gens pour se sentir plus fort. Dans les spectacles, j’étais moins bien payée, j’avais une moins belle robe. J’entendais "Pour Surya, on ne va pas faire le maximum". On me faisait patiner avec des lumières sombres, qui faisaient qu’on ne me voyait pas.
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Et si elle ne désigne pas le racisme comme responsable du fait qu’elle n’ait jamais remporté de médaille olympique, celui-ci a tout de même joué un rôle en renforçant la jalousie autour de l’athlète :
J'étais noire, une enfant adoptée, et trop différente. Ma mère m'entraînait, ça ne plaisait pas. J'étais jeune et forte, ça ne passait pas non plus. Je faisais des figures, comme les quadruples sauts, que j'étais la seule à réussir, et ça provoquait des jalousies. J'ai déstabilisé beaucoup de monde à une période où les idées n’étaient pas très ouvertes et les gens mal éduqués.