Le 6 février dernier, Judith Godrèche a décidé de briser le silence. L’actrice de 51 ans a porté plainte pour viol avec violences sur mineur de moins de 15 ans contre Jacques Doillon et Benoît Jacquot. Au milieu des années 80, ce dernier était présenté comme son compagnon officiel, malgré leur 25 ans d’écart.

En effet, c’est en 1986, à l’âge de 14 ans, que Judith Godrèche a fait la connaissance de Benoît Jacquot, alors âgé de 39 ans. L’adolescente de l’époque avait auditionné pour un rôle dans le film Les Mendiants, qu’elle a obtenu. Puis, Judith Godrèche a quitté le domicile familial pour aller s’installer chez le réalisateur, qu’elle a fréquenté pendant six ans, se disant "sous emprise" et qui l’aurait initiée à des pratiques sexuelles parfois "violentes".

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Judith Godreche @ LOU BENOIST / AFP

Mais voilà, en visionnant un extrait du documentaire L’interdit, du psychanalyste Gérard Miller, accusé lui aussi d’agression sexuelle par plus de quarante femmes, Judith Godrèche s’est rendue compte que sa première histoire d’amour n’avait rien de normal. Entendue par la brigade de protection des mineures de la police judiciaire de Paris, la comédienne a également accusé Jacques Doillon de l’avoir violée sur le tournage du film La fille de 15 ans.

Peu après ces révélations, les langues se sont déliées et les actrices Isild Le Besco ou Anna Mouglalis ont fait part d'anecdotes embarrassantes à propos des deux réalisateurs, qui ont nié en bloc les faits qui leur sont reprochés. Ils ont d'ailleurs pu compter sur le soutien assumé d’Anny Duperey.

Un avis bien tranché

Ce samedi 10 février, sur les ondes de RTL, Nathalie Renoux a invité Anny Duperey à réagir à cette nouvelle affaire qui agite le milieu du cinéma français. Et l’ancienne compagne de Bernard Giraudeau a bien fait comprendre qu’elle avait choisi son camp, n’en déplaise à ceux qui ne seraient pas du même avis : "Je vais me faire taper dessus, mais je pense que tout ça est extrêmement exagéré. Que quand même, six ans avec un réalisateur… Sous emprise, je veux bien, mais quand même consentante, non ?", s'est-elle demandée. Et d'ajouter :

Je ne sais pas trop quoi penser de ce truc-là, mais je n'aime pas trop ces chasses aux sorcières tardives comme ça.

A lâché la star du feuilleton Une famille formidable.

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Anny Duperey @ Patrice Saucourt/L'Est Républicain

Lancée dans ses déclarations, Anny Duperey a plaidé pour une séparation entre l’homme et l’artiste, faisant un parallèle avec le cas Roman Polanski, lui-même accusé de viol sur une mineure de 13 ans dans les années 60 : "Admettons que certains hommes aient été des prédateurs comme ça, mais ils ont fait parfois de belles œuvres. Et je n'aimerais pas du tout que l'on condamne leurs œuvres en même temps que l'homme", a-t-elle justifié. Et de poursuivre :

C'est par exemple ce qu'il s'est passé avec Polanski. Je veux dire que ce serait absolument stupide, parce que Polanski a couché avec une fille qui avait 15 ans, il y a cinquante ou soixante ans, de condamner ses œuvres ! On ne va pas condamner Le Pianiste, ce film extraordinaire, à cause des agissements personnels du metteur en scène.

https://x.com/RTLFrance/status/1756303838414360919?s=20

Les internautes en colère

La prise de parole d’Anny Duperey n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd et a suscité les vives réactions des internautes. Ils ont été nombreux à s’indigner sur X, rappelant que Judith Godrèche était encore une adolescente, pas encore apte à exprimer son consentement. On a ainsi pu lire sur X : "Elle montre qu’elle ne connaît rien au phénomène d’emprise, qui justement, s’inscrit dans le temps". Ou encore :

Elle romantise le viol.

C’était une enfant !

Quelle est la valeur du consentement à 14 ans ?

Qu'en pensez-vous ?