C'est la fin d'une alliance qui durait depuis maintenant plus de trois siècles. Bien qu'ayant obtenu son indépendance dans les années 60, l'île de la Barbade est restée sous domination britannique et faisait partie intégrante du Commonwealth. Mais cela prendra fin dès la fin de l'année 2021, comme l'a annoncé Sandra Mason ce mardi 15 septembre 2020.
La gouverneure-générale du micro-état caribéen a expliqué ce choix de procéder à une séparation constitutionnelle lors d'un discours prononcé à Bridgetown, la capitale de l'île :
Ayant obtenu son indépendance il y a plus d'un demi-siècle, notre pays ne peut nourrir aucun doute sur ses capacités à s'autogérer.
La politicienne a ensuite revendiqué :
Le moment est venu de laisser derrière nous notre passé colonial. Les Barbadiens veulent un chef d'État barbadien.
Elizabeth II officiellement détrônée
En effet, en tant que membre du Commonwealth, c'est le souverain du Royaume-Uni qui est officiellement le chef d'État de la Barbade. Une situation qui prendra fin au mois de novembre 2021 et régulièrement remise sur le tapis par le gouvernement barbadien. En 2015 déjà, l'ancien Premier ministre Freundel Stuart avait évoqué le sujet sur la chaîne britannique ITV :
Nous devons passer d'un système monarchique à une forme républicaine de gouvernement dans un avenir très proche.
Un souhait qui sera donc bientôt réalisé.
D'après Rebecca English, la spécialiste de la famille royale qui officie au Daily Mail, et Chris Ship, journaliste pour ITV, la reine Elizabeth II ne verrait aucun inconvénient à cette sécession :
Le palais de Buckingham dit en effet que c'est "une question qui relève du gouvernement et du peuple de la Barbade".
Comme l'a rappelé la chaîne ITV, l'île des Caraïbes a décidé de suivre l'exemple de ses voisines Trinité-et-Tobago, la Dominique et la Guyane britannique.
La situation est en revanche bien différente pour l'Écosse. Certains partis politiques réclament eux-aussi l'indépendance du pays depuis plusieurs années. Ancien royaume, la nation a été rattachée au royaume d'Angleterre en 1707 pour former celui de Grande-Bretagne.
En 2014, 55% des Écossais avaient néanmoins exprimé leur volonté de rester au sein du Royaume-Uni en votant "non" lors d'un référendum sur l'indépendance de l'Écosse. Mais le Brexit en cours pourraient bien leur faire revoir leur jugement...