Adèle Haenel accuse le réalisateur Christophe Ruggia d’attouchements répétés entre 2001 et 2004 alors qu'elle avait entre 12 et 15 ans.
Attouchements et harcèlement sexuel
Ainsi, dans un article publié sur Mediapart, l'actrice accuse le réalisateur Christophe Ruggia d'attouchements et de harcèlement sexuel. Les faits auraient eu lieu, entre autres, sur le tournage de son premier film, Les Diables, en 2002. Ils se seraient à nouveau répétés pendant la promotion du long-métrage, entre 2001 et 2004. L'actrice évoque des attouchements « sur les cuisses », « le torse », « des baisers forcés dans le cou ».
Par ailleurs, ces accusations ont été corroborées par plusieurs témoignages récoltés tout au long de l'enquête de sept mois de la journaliste de Mediapart. Au total, une trentaine de personnes auraient été entendues. Parmi elles, la régisseuse du film qui a témoigné :
Les rapports qu'entretenait Christophe avec Adèle n'étaient pas normaux. On avait l'impression que c'était sa fiancée. On n'avait quasiment pas le droit de l'approcher ou de parler avec elle, parce qu'il voulait qu'elle reste dans son rôle en permanence. Lui seul avait le droit d'être en contact avec elle. On était très mal à l'aise dans l'équipe.
A-t-elle raconté.
Si ces violences sexuelles ne sont pas prescrites, Adèle Haenel a précisé qu’elle ne souhaitait pas porter plainte. La faute, selon elle, à une justice qui « condamne si peu les agresseurs » et « un viol sur cent ».
Je ne bougeais pas, il m'en voulait de ne pas consentir.
A-t-elle relaté ajoutant :
Je veux raconter un abus malheureusement banal. Et dénoncer le système de silence et de complicité qui, derrière, rend cela possible.
Contacté par Mediapart, Christophe Ruggia et ses avocats ont refusé de répondre aux questions de la journaliste. Toutefois, ils ont réfuté « catégoriquement avoir exercé un harcèlement quelconque ou toute espèce d’attouchement sur cette jeune fille alors mineure ».