C’est une bien triste liste qui ne cesse de s’allonger. Depuis le mouvement « #MeToo », qui encourage la prise de parole des victimes de viol ou d’agressions sexuelles après l’affaire Harvey Weinstein, de nombreuses célébrités se retrouvent sous les feux des projecteurs pour des raisons honteuses.
Après Gérard Depardieu, c’est au tour de Gérard Darmon d’être visé par de graves accusations. Pour rappel, ce dernier avait défendu Gérard Depardieu, dénonçant notamment un « bashing inacceptable » et signant une tribune en son soutien. Aujourd’hui, c’est lui qui se retrouve au centre des attentions, à la suite des témoignages de neuf femmes qui l’accusent de violences sexistes et sexuelles.
Gérard Darmon dans la tourmente
Ce mercredi 27 novembre 2024, Politis a publié un numéro dévoilant un dossier accablant sur l’acteur. Nos confrères indiquent que neuf femmes accusent Gérard Darmon de violences sexistes et sexuelles. Qu’il s’agisse de coiffeuses, maquilleuses ou assistantes de réalisation, toutes ces professionnelles, travaillant dans l’ombre des projecteurs, affirment avoir vécu une expérience traumatisante auprès de l’acteur.
Politis a recueilli leurs témoignages. Toutes évoquent des « humiliations », des « insultes sexistes », un « sentiment permanent d’insécurité », mais aussi des « propositions à caractère sexuel » ou des « contacts physiques non consentis ». Selon leurs récits, une « impunité accordée à l’artiste » aurait prévalu, tandis que leurs propres positions étaient perçues comme « interchangeables ». Une technicienne a même porté plainte contre sa production pour « absence de protection » face à Gérard Darmon.
« Tu préfères que je t’appelle chienne ou petite cochonne ? »
Une jeune femme de 19 ans, présente sur le tournage de Vous êtes jeunes, vous êtes beaux, dans lequel Gérard Darmon tient le rôle principal, a partagé son expérience. Selon elle, l’acteur se serait montré très insistant, lui déclarant : « On peut faire l’amour, tu peux venir chez moi. »
La jeune femme aurait refusé ses avances, soulignant qu’elle avait « l’âge de ses enfants ». Une remarque que Gérard Darmon n’aurait pas bien acceptée.
Par la suite, leurs échanges seraient devenus beaucoup plus agressifs, ce qui aurait poussé la jeune femme à porter plainte contre la production pour non-protection.
Il me parlait extrêmement mal. Il me disait : "Bonjour, chienne. Tu préfères que je t’appelle chienne ou petite cochonne ?" Il aboyait pour me parler. (…) Ce manque de respect était insupportable. J’ai craqué plusieurs fois.
Une référence au mouvement #MeToo
Une autre jeune femme raconte une anecdote marquante : Gérard Darmon, en la saluant alors qu’elle avait les jambes croisées, aurait « mis sa main entre (ses) cuisses en (lui) disant bonjour ».
L’acteur aurait ensuite ajouté : « Ça va, tu ne vas pas me faire un MeToo ! »
Une technicienne présente sur le tournage de Aimons-nous vivants, dont la sortie est prévue en 2025, a également témoigné :
La production m’a dit qu’il avait les mains baladeuses et qu’il fallait faire attention. (...) Aucune femme ne devait se trouver seule avec lui.
Les faits rapportés s’étalent de 2018 à l’été dernier pour les plus récents. Au total, ce sont six tournages sur lesquels le comportement de Gérard Darmon aurait suscité des interrogations.
Une parole qui se libère avec difficulté
Si les plaignantes parlent aujourd’hui, c’est qu’elles avaient auparavant peur des répercussions professionnelles que leurs témoignages pourraient engendrer. Elles se sentaient « tiraillées entre la volonté que ces violences cessent et la crainte que leur avenir professionnel soit compromis par cette médiatisation ».
« Gérard Darmon est bankable, il bénéficie d’un fort capital sympathie auprès du public. Et nous ? » a déclaré l’une d’entre elles.
Dix autres femmes auraient également témoigné auprès de Politis, sans toutefois souhaiter apparaître dans l’enquête.
De son côté, Gérard Darmon a nié les comportements qui lui sont reprochés.