Quand Rachida Dati a quelque chose à dire, tous les moyens sont bons pour faire connaître le fond de sa pensée. Et l’ancienne Garde des sceaux n’est pas du genre à s’encombrer des convenances, quitte à en choquer certains. Si certains l’ignoraient, deux de ses nouveaux collègues ont pu s’en rendre compte il y quelques mois, avant qu’elle ne soit nommée ministre de la Culture.
Comme l’a rapporté le journal Le Monde, Bruno Le Maire aurait fait les frais de la colère de Rachida Dati en février dernier. "Tu es une grosse m*rde", aurait-elle envoyé par texto au ministre de l’Économie, "furieuse des économies exigées par Bercy". C’est ensuite Gabriel Attal qui se serait attiré les foudres de la maman de Zohra. Ou du moins, sa chère Volta. "Je vais transformer ton chien en kebab", aurait reçu le nouveau Premier ministre.
Des images qui illustrent bien la personnalité de Rachida Dati, dotée d’un caractère bien trempé et d’un franc-parler qu’elle a toujours assumé. D’ailleurs, lorsqu’elle était ministre de la Justice, ses prises de parole en faisaient trembler certains. "Même Sarkozy en a peur", confiait un membre de la direction des Républicains au JDD. Qui plus est, Rachida Dati a un homme politique dans le viseur depuis de nombreuses années, qu’elle aurait lui aussi menacé par texto.
Des inimitiés de longue date
En 2013, comme l’avait dévoilé Mediapart, elle s’en serait pris à Brice Hortefeux, qui aurait lu le message suivant sur son téléphone. "Salut le facho. Je vais te donner un dernier avertissement par ce SMS dont la copie est envoyée à N. Sarkozy. Soit tu me lâches, soit je vais déposer l'assignation qui date de deux ans dans laquelle tu figures avec d'autres pour atteinte à ma vie privée et écoutes illicites", a-t-elle mis en garde.
Elle aurait rajouté :
Sarkozy l'avait reçue et m'avait demandé de ne pas la déposer au tribunal ! - En ta qualité de ministre (naze) de l'Intérieur ! De plus, je vais dénoncer l'argent liquide que tu as perçu pour organiser des rendez-vous auprès de Sarko lorsqu'il était président. Alors maintenant, je te préviens très fermement : tu me fous la paix ! Je ne te lâcherai pas, espèce de voyou !
L’ancien bras droit de Nicolas Sarkozy n’est pas la seule figure politique que Rachida Dati ne porte pas dans son cœur. Alors qu’elle était très proche de Nathalie Kosciusko-Morizet, leur amitié a volé en éclats quand l’ancienne maire de Longjumeau, dans l’Essonne, a annoncé sa candidature à la mairie de Paris pour les élections municipales de 2014. Un poste également convoité par Rachida Dati, qui ne lui a jamais pardonné cette trahison.
"Nathalie Kosciusko-Morizet n’hésita pas à planter Rachida Dati, dont elle se disait amie et qu'elle devait soutenir pour la mairie de Paris", a expliqué Nicolas Domenach, sur Challenges.fr. Et de préciser qu'avant de "présenter sa propre candidature, NKM lui passa un coup de fil, et comme l'ex-ministre de la Justice était surprise de ce (mauvais) coup dans le dos, elle répliqua : "En politique, il n'y a pas d'amitié ni de loyauté qui vaille"".
Depuis, les deux politiciennes entretiennent des relations exécrables.
Un avis bien tranché
Bien qu’elle ait accepté d’entrer au gouvernement de Gabriel Attal, Rachida Dati avait vivement critiqué la majorité présidentielle, en juin 2021. Au micro de France Inter, elle qualifiait La République en Marche de "parti de traîtres de gauche et de traîtres de droite, qui n’est rien sans Emmanuel Macron". Sur LCI, elle en remettait une couche et reprochait au président de la République de ne pas avoir de "cap", ni de "direction" ni de "projet" :
Il est dans le débauchage, à gauche, à droite, on a vu le résultat.
Des propos qu’on lui a demandé de commenter après qu’elle a hérité du ministère de la Culture. Mais Rachida Dati persiste et signe :
Je vais vous dire, j’assume ce que je dis.
Répondait-elle à BFMTV, en janvier dernier.
Si elle a nié avoir insulté Bruno Le Maire par texto, elle n’a cependant pas évoqué celui qui était destiné à Gabriel Attal.
Qu’en pensez-vous ?