C'est une sélection à la Mostra de Venise qui avait suscité la controverse. Pourtant, le Lion d’argent, la deuxième récompense la plus importante du festival de Venise, est revenu au thriller historique J'accuse de Roman Polanski.
Des histoires parallèles
Dans son nouveau film, le réalisateur revient sur l’affaire Dreyfus qui a ébranlé la société française pendant près de 10 ans à la fin du XIX ème siècle. Or, dans ce thriller politique, Roman Polanski fait un parallèle avec sa propre histoire. Et utilise donc le film, son œuvre, pour parler de sa vie, s’estimant lui aussi « persécuté ».
Tout ça me hante encore aujourd'hui. C'est comme une boule de neige. A chaque saison sa nouvelle accusation, sa nouvelle histoire absurde d'une femme que je n'ai jamais vu de ma vie. Et qui m'accuse de choses qui se seraient passées il y a plus d'un demi-siècle.
A ainsi expliqué le réalisateur.
Déjà récompensé par le prix Fipresci de la critique internationale à Venise, J’accuse avait convaincu une bonne partie de la presse. D'ailleurs, le film a occupé la première place du classement d’un panel de journalistes internationaux et italiens publié pendant le festival.
Polémique autour du film
Pourtant, cette 76 ème édition de la Mostra de Venise avait bien mal commencé. En effet, elle a été ternie par des polémiques et une prise de position de la présidente de jury, Lucrecia Martel. Celle-ci a contesté dès l’ouverture de la compétition, la sélection du film de Roman Polanski en raison du passé trouble du cinéaste. Et notamment, des poursuites contre le réalisateur aux Etats-Unis pour le viol d’une mineure en 1977.
Toutefois, Lucrecia Martel avait dû revenir en arrière. Elle avait finalement estimé que ses propos, tenus publiquement dans le cadre très officiel d’une conférence de presse, avaient été mal compris. Précisant qu’elle n’y était « en aucune façon opposée ».
Pour éviter de nouvelles mesures d’extradition, Roman Polanski n’est pas venu à la Mostra de Venise pour présenter son film. De plus, il n'a pas récupéré sa prestigieuse récompense. Ainsi, c’est sa femme et actrice française Emmanuelle Seigner, qui est venue chercher son prix. Brandissant le trophée elle s’est contentée de « remercier le jury ». Et au nom du cinéaste franco-polonais de 86 ans de « remercier ses producteurs ». Ainsi que « tous ses acteurs et son équipe technique ».